juin 2016

Les deux amis se retrouvent chaque dimanche matin

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Les deux amis se retrouvent chaque dimanche matin, s'en réjouissent, marchent, ne se parlent guère ; d'être ensemble là, au bord du lac, suffit. Ils vont et viennent sur les grèves orphelines, l'un fait goutter deux mots de temps en temps, l’autre sourit, en ajoute une paire ; on les voit lever la tête, ils se regardent, rient comme des bossus avant de retourner dans un silence qui les porte plus loin ; un silence qui les accompagne avec le jour, le ciel et le lac qu'ils longent.
Les habitués racontent qu'ils détiennent un secret. C’est en réalité l'inverse, ils en sont délivrés et se maintiennent là où les autres vont. Il y a des mots qui mûrissent et tombent comme les pommes dans le verger, qui font vivre comme le vent la mer.

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Jean Prod’hom

Déception de n'avoir rien retenu de vraiment solide

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Déception de n'avoir rien retenu de vraiment solide.
Soulagement aussi,
qu'en aurais-je fait ?

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Jean Prod’hom

Sa tête était pleine de vide

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Sa tête était pleine de vide ;
ses pensées y déambulaient souvent les mains dans les poches,
avec quelques îles où s'étendre et d'où regarder le ciel.

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Jean Prod’hom


Une observation

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Une observation dont j’aurais souhaité être l’auteur :
les hommes, les orties et les moineaux,
jamais l’un sans l’autre.

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Jean Prod’hom

La modestie voudrait que nous nous en réjouissions

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La modestie voudrait que nous nous en réjouissions :
l’homme est le rejet d’une poussée qui lui survivra.
Nous couper de cette évidence signerait notre arrêt de mort.

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Jean Prod’hom


Entre poèmes et romans

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Entre poèmes et romans, pamphlets,
fables, mystères et sermons,
un continent.

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Jean Prod’hom

Derrière les portes closes des jardins de l'hôpital

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Derrière les portes closes des jardins de l'hôpital,
un homme, jeune encore, est assis sur un banc.
Il a repris comme chaque matin - mais où ? lui-même l'ignore - le chantier laissé la veille.

(cf. Pierre Crevoisier, L’homme sans nez, in Mes trous de mémoire, Slatkine 2016)

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Jean Prod’hom

Avec Arthur, Gibus, Michèle et Kurt

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L’odeur de la térébenthine,
la pâte des craies grasses,
le grain âpre du vin d’Algérie.

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Jean Prod’hom

Le miracle d'une prose poétique | Ch. Baudelaire

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Morceaux d’idées ramassés ici et là, noués un à un, deux à deux, s'enroulant autour d'un foyer qui s'éloigne à mesure que le noeud se resserre. La phrase unique à laquelle on rêvait avance à tâtons, essaime, cherche des appuis, varie ses angles, va et vient, revient avant de s’immobiliser en un invisible seuil. En arrière du col serpente le tremblé d’une traversée qu’on n’imaginait pas, quelques lignes creusées à même la langue, avec derrière les paupières un paysage en noir et blanc, dedans un frémissement, une risée, un pressentiment qui a trouvé son lieu. En arrière du col serpente le tremblé d’une traversée qu’on n’imaginait pas, quelques lignes creusées à même la langue, avec derrière les paupières un paysage en noir et blanc ; dedans un frémissement, une risée, un pressentiment qui a trouvé son lieu. En avant, l’étendue, encore illisible.
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« Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »

Charles Baudelaire

Champ d'immanence de l'utopie | J.-C. Bailly

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Le vent souffle où il veut.
Une fenêtre s'ouvre un jour, pour qui veut,
tout autour une maison se construit.

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« Ou encore, et ce serait là sans aucun doute l'exemple clé, l'emblème même de ce temps repris, les milliers d'heures au cours desquelles le facteur Cheval, augmentant ses tournées et prenant sur elles, collecta les pierres destinées à son palais ou construisit celui-ci : «Je l'ai construit à temps perdu dans mes moments de loisir que me laissait mon service de facteur», a-t-il pu écrire, mais dans le court texte autobiographique où figurent ces mots, comme sur le monument lui-même, se ressent tout son orgueil de travailleur, de paysan : «Au champ du labeur j'attends mon vainqueur», il y a ainsi, gravées dans la pierre de telles formules, par lesquelles on voit bien que l'oisiveté est aux antipodes, et que c'est au sein même du travail, et même sans doute à l'intérieur d'une idéologie de l'effort qu'est venu se lever ce rêve de poète formidable (et quelque peu négligé aujourd'hui, il me semble) qu'est le Palais idéal.
En tout cas, c'est entre la puissance pure et négative de Bartleby et l'affirmation héroïque et monumentale du facteur Cheval qu'il faut placer l'espace de ce temps à la fois très occupé et très libre par lequel les hommes se dégagent de la sphère productive pour déboucher sur l'utopie active d'une sorte de plein emploi d'eux-mêmes et du monde. «Plein emploi» dont l'art, à condition qu'on le considère lui-aussi de plain-pied, c'est-à-dire hors du «monde de l'art», est sans doute l’exposant le plus vif et le plus répandu, mais qui existe aussi tout autrement, comme en une friche qui serait aussi une réserve, utopie qui donc commence ou recommence à chaque accroc dans le tissu tramé des travaux et des jours :
à même un chemin de campagne, comme ce chemin près de Hauterives où un jour une pierre ( «une pierre molasse, travaillée par les eaux et par la force des temps») surgit pour imposer au facteur Cheval ce qui devint dès lors pour lui le but exclusif de son existence, sa voie de sauvetage, de sortie et de réintégration,
à même les rues des villes aussi bien - et le facteur allongeant sa tournée et traînant le pas serait ici Kurt Schwitters qui lui aussi, par-delà ses collages et ce qu'ils sauvaient du monde, en vint à édifier autour de lui, avec le Merzbau, son propre «palais idéal», construction-coquille enrobant l'atelier et formant un réseau serré de curios, de fragments et d'objets chargés, tous soustraits à leur passé servile comme à leur rejet.
Le lien entre le non-artiste et l'artiste est ici, je crois, suffisamment clair et parlant. Ce qu'il envoie, ce n'est ni l'assomption de l'homme du peuple vers le ciel des idées, ni le gain, pour l'art, d'une emprise populaire, c'est un équilibre et une fragilité où les modes d'être de l'évasion et de la rupture se côtoient et se ressemblent. Il y a une sorte de fonds commun, une sorte de champ d'immanence de l'utopie. : il ne s'agit là ni d'un havre ni d'une terre de tout repos, mais d'un champ d'action auquel n'importe qui, s'il le veut, peut avoir accès. »

Jean-Christophe Bailly,
L’autre de l’«homo faber », in L'Élargissement du poème



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La distraction

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La distraction,
par où l’épuisé s’extirpe de lui-même,
traverse le paysage qui l’accueille. Jusqu’au chant.

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Jean Prod’hom

Pour sortir au plus vite de la partie

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Pour sortir au plus vite de la partie,
la gamine avait pris l’habitude d’abréger les échanges,
Gagner ou perdre était devenu secondaire.

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Jean Prod’hom

Pour réduire le domaine laissé à l'imprévu

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Pour réduire le domaine laissé à l'imprévu,
les autorités décidèrent d’interdire les dons et
de rémunérer les bénévoles.

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Jean Prod’hom

De la pinte du village

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De la pinte et de la boulangerie du village,
il ne restera rien,
pas même des ruines.

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Jean Prod’hom

Être mortel, on s’y fait

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Être mortel, on s’y fait ;
bientôt mourir,
c’est autre chose.

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Jean Prod’hom

Je voudrais parfois que plus rien ne change

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Je voudrais parfois que plus rien ne change,
l’utile se déposerait et l’inutile se dissiperait.
Resterait ce qui dure.

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Jean Prod’hom

Un genévrier

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Un genévrier, un bouleau, des galets,
le ciel, quelques aubépines, le lac.
Tout est en place, la nuit peut tomber.

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Jean Prod’hom

"Écrire est évidemment sans importance"

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Écrire est évidemment sans importance, il n’importe pas d’écrire. C’est à partir de là que le rapport à l’écriture se décide. (Maurice Blanchot, L’Écriture du désastre)

Ceux qui en appellent à la professionnalisation – dans des domaines qui demeuraient jusque-là en marge de l’économie et qui avaient pour vocation d’offrir un lieu tiers d’où interroger le monde, librement et dans toutes ses dimensions – doivent prendre garde.
En exigeant pour chacun de leurs actes une contrepartie et en cherchant à asseoir des activités qui supposent précisément qu’on vive debout, ils émettent un mauvais signal, disent leur dépendance et invitent les comptables à affiner le tableau des gains et des pertes. Le recours au concept de professionnalisation constitue le premier moment, idéologique, d’un consentement et d’une mise au pas, avant que le marché fasse le reste et la loi. On aura le temps alors de s’attrister et de mesurer la réduction accélérée de ce qui aura pris l’allure d’une peau de chagrin.
On en a fait la cruelle expérience dans le domaine de l’enseignement, elle pourrait être reconduite dans le domaine de l’art.

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Jean Prod’hom

Un écrivain ça n’est pas forcé d’écrire

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Un écrivain ça n’est pas forcé d’écrire,
ça doit gagner son pain.
Ecrire, c’est autre chose.

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Jean Prod’hom

Parler, parler parler

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Parler, parler parler,
c’est toujours
un peu expirer.

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Jean Prod’hom

Davignac | 11 juin 2016

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Cher Jean,
Merci pour ta méticuleuse description du petit paradis. Passé un certain âge nous nous avisons que nous en possédons un et même plusieurs. Mais nous ne pouvons plus nous y établir. Nous devons nous contenter de constater qu’ils ont bien existé, que nous les avons habités.
En pièce jointe le petit paysage que je découvre de la véranda sous laquelle je t’écris (au moyen d’un téléphone portable). De la une orthographe approximative.
Dehors juin règne en majesté. Mais dedans ça va moins bien. Le contraire serait surprenant à 67 ans.
Amitié.
Pierre

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Photo | Pierre Bergounioux


Je vais lisant et écrivant

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Je vais lisant et écrivant,
bien déterminé
à m’en passer un jour.

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Jean Prod’hom

De village en village

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De village en village,
d’auberge en auberge,
ailleurs et chez soi.

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Jean Prod’hom

La grève des écrivains ne fit pas long feu

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La grève des écrivains ne fit pas long feu,
la plupart en effet écrivaient en cachette
le récit de cette lutte avortée.

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Jean Prod’hom

Little Paradise | La Ficelle 1

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Cher Pierre,
À Riant-Mont, lorsque les talus exhaussés par la Louve avaient usé nos petites volontés, et que nous souhaitions retrouver un aplomb que nos courses à flanc de coteau avaient mis à mal, nous montions la rue du Valentin jusqu’au terrain de la Colline. Il s’étendait en contrebas d’une belle maison de maître du milieu du XIXe siècle, réaffectée en école cinquante ans plus tard – nous y avons tous usé nos fonds de culotte. 

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C’était un coin de verdure gagné sur les pentes, fermé au sud et à l’ouest par des locatifs et une grande propriété, que de hauts treillis tenaient à l’abri de notre curiosité et de nos maladresses; à l’est par un large puits de sable qui stoppait les ballons dont on perdait le contrôle. Nous nous y retrouvions après l’école, ceux d’en-haut et ceux d’en-bas, Fincat, Lomette, les frères Jaquier et les autres, pour des parties de foot qui nous menaient si tard qu’il n’était pas rare que nous dégringolions le Valentin avec la nuit dans le dos. La Colline, c’était notre Santiago Bernabéu, nous y étions à l’abri des circonstances, sur une île et dans un ventre.
Il n’en allait pas de même au Petit-Parc, faible dépression nichée au sommet d’une arête plongeant sur l’avenue de la Borde, au versant de laquelle poussaient autrefois des vignes. Nous y grimpions lorsque le temps humide nous interdisait l’accès à la pelouse de la Colline.
Son aire réduite avait fait de nous d’assez fins techniciens, pas assez toutefois pour que cette place de jeux ne nous laisse un quelconque répit. Nous jouions sans filet et n’étions pas à l’abri d’une maladresse que la faible hauteur du treillis – son absence à certains endroits – n’était pas en mesure de corriger. Le ballon qui nous fédérait pouvait à tout moment nous faire faux bond ; et si par étourderie il franchissait les limites de notre nid d’aigle, il était susceptible de déclencher une catastrophe dont nous avions la faib­lesse d’imaginer les moindres détails.
Nous jouions en réalité avec le feu, notre ballon pouvait rouler en bas de Riant-Mont ou de l’étroit passage sans nom qui plongeait par deux rampes d’escaliers – de douze et quatorze marches – jusqu’à la confluence de Riant-Mont et du Valentin ; et de là, si les circonstances s’alliaient contre nous, par l’église catholique, Chaucrau, la rue Haldimand et la vallée du Flon jusqu’au lac ou, comme une géographie sommaire nous l’avait enseigné, par le Grand-Pont et le Petit-Chêne jusqu’à Ouchy. Avec à chaque instant la possibilité d’un immense désastre incluant tous ceux qui auraient voulu, lâches ou héros, par un écart mortel sur la voie publique, éviter l’objet en chute libre ou s’en saisir. C’est par les mailles de ce modeste treillis que l’anxiété est entrée dans nos vies et en a chassé l’insouciance.
Nous avons imaginé le pire, avec précision, accoudés à la barrière qui surplombait l’abîme, regardé les yeux pleins d’effroi notre ballon dévaler les escaliers d’Odessa. L’incident n’eut lieu, par bonheur, qu’une ou deux fois et fut sans conséquence; nous en avons tiré une double leçon: le monde est un immense jeu de quilles dans lequel personne n’est à l’abri; nous ne devons jamais perdre de vue autrui, sachant qu’aucun geste n’est sans conséquence, tous sont susceptibles de répercuter leurs effets fâcheux jusqu’en Chine.
Nous avions dix ans et jouions au football, avons pris acte simultanément des manifestations de la gravitation universelle et de deux vertus cardinales, la prudence et la tempérance, bien avant que nous en avertisse le catéchisme enseigné par les réformateurs qui occupaient au XVIe siècle la colline d’en face, de l’autre côté de la Louve. Nous en avons fait l’expérience bien avant d’en prendre conscience: le cadre géomorphologique des naissances exerce une influence sur les tempéraments.
Le double héritage de Riant-Mont, ses replats et ses abîmes, aurait pu nous cadenasser à l’intérieur de ce quartier. Mais à la fin, nous avons tous roulé en bas la pente, à la poursuite de ce ballon que les adolescents que nous étions devenus ont intentionnellement laissé filer; il a été notre avant-garde, nous a permis de lever une première carte du monde et de l’explorer.
Je suis retourné au Petit-Parc, j’y ai retrouvé ce que j’y ai laissé: trois tilleuls, une fontaine, un vinaigrier. Je me suis arrêté également devant ce que nous n’avons jamais eu le temps d’admirer: le gris souris de l’Ancienne Académie et de la Cathédrale que notre nid d’aigle dominait. Apaisé, rassuré à l’idée que mes actions pouvaient avoir, elles aussi, des suites heureuses.
Amitié.
Jean





Le matin est là

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Le matin est là,
je me retourne,
le matin s’en va.

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Jean Prod’hom

Les nouveaux-venus

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Les nouveaux-venus disposaient dans leur langue de verbes
qui disaient simultanément le rassemblement et la dissémination.
Un peu comme chez nous écrire, chanter. Ou marcher.


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Jean Prod’hom

Fil à tordre

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Fil à tordre, retordre, détordre ;
moments flottants,
cousus ensemble.

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Jean Prod’hom

Aussi longtemps que nous prendrons le temps

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Aussi longtemps que nous prendrons le temps
de nous attarder, nous attendrir, vieillir,
les grelots des amourettes fleuriront.

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Jean Prod’hom

De l’oseille et de la pervenche

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De l’oseille et de la pervenche, de l’iris et du plantain,
en carré ou canton, tapis ou cortège,
s’élève la rumeur d’une gaieté indocile.

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Jean Prod’hom

Tourner le dos au carrousel

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Tourner le dos au carrousel
d’où nous ne voulions, autrefois,
descendre sous aucun prétexte.

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Jean Prod’hom

Impossible de dénoncer la comédie

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Dénoncer la comédie,
impossible
sans y succomber.

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Jean Prod’hom