janv. 2014

Légèrement en retrait (c)

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L’homme ne précède que de quelques pas la mort qui le suit
et qui le fait tenir droit aussi longtemps qu’il vit
et qui recueille son corps lorsqu’il meurt

Jean Prod’hom

Dans le pré

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La même inquiétude
mais une autre réponse à ce qui ne lui convient pas
une manière de consentir en tournant le dos

Jean Prod’hom

Becs d’acier (c)

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Becs d’acier et bambous
figés dans l’encrier
j’attends le dégel

Jean Prod’hom

L’homme prêche (c)

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L’homme prêche à journée faite
personne ne s’en soucie
pas même le désert

Jean Prod’hom

D'encre et d'huile

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Les ruisseaux tracent dans la neige
de longues lettres noires
dans lesquelles se mêle un peu du bleu du ciel

Jean Prod’hom

L’insensé (c)

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L’insensé a entouré sa vie intérieure
d’une telle isolation que
plus rien n’en sort

Jean Prod’hom

Laisser l’ignorance (c)

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L’ignorance conduit là où
ni l’enfant ni vous
ne songiez vous rendre

Jean Prod’hom

Plus de murs (c)

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Plus de murs
on cherche désormais quoi mettre en tiers
pour fabriquer de l’autre autrement

Jean Prod’hom

Pris au mot (c)

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Pris au mot dans la cour des grands
quelque chose s’accroche
au goulot des fontaines

Jean Prod’hom

Deux ou trois mots (c)

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Deux ou trois des mots à boire
qui t’ont fait danser
reposent au fond du verre

Jean Prod’hom

Couper

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Couper au plus court
le reste au pas
avec l’âne Balthazar

Jean Prod’hom

Sourire (c)

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Sourire à la traîne
fine lézarde où affleure
une fatigue de plomb

Jean Prod’hom

Le regard

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Le regard du fratricide
celui d’Abel
la nuit des citernes

Jean Prod’hom

J’entends (c)

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J’entends
reconduit
le tout pour le tout

Jean Prod’hom

La boue (c)

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La boue le froid
un lait chaud
gagner ainsi son pain

Jean Prod’hom

Dedans dehors

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Dedans dehors
comme chien et loup
néon dans l’obscurité

Jean Prod’hom

Erreur fatale

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Erreur fatale
blocage général
l’administrateur a foutu le camp

Jean Prod’hom

Gardé

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Gardé de qui
privé de quoi
de tout de toi

Jean Prod’hom

Rentrée des classes

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Mise en boîte
et placards au prix fort
fausses pistes et chausse-trapes

Jean Prod’hom

Dos au mur

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Dos au mur
deux cairns
et Pigafetta

Jean Prod’hom

Les lieux de la ruse | Georges Perec

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On ne saisit pas d’emblée pourquoi les amis de Georges Perec ont fait une place dans Penser / Classer aux texte intitulé Les lieux d'une ruse. Le sommaire de ce recueil tourne en effet autour de la question des classements et de leurs heureux accidents, et on voit mal comment ces réflexions de Georges Perec sur l'analyse qu'il a faite entre 1971 et 1975 se cale dans leur projet éditorial.

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À moins que la panique née de la faillite de sa mémoire, dont il a été saisi lors de cette analyse et qui l’a conduit, pour ne rien oublier, à noter quotidiennement ce qui lui arrivait, et à conserver les traces matérielles de son existence qu’il triait pendant de longues heures en songeant à un classement qui remplirait chaque année, chaque mois, chaque jour de sa vie, ait suffi à motiver leur décision. A moins que, par une nouvelle ruse, il ne s'agisse de tout autre chose. Je le crois plutôt.
Georges Perec revient en une quinzaine de pages au divan sur lequel il s’est étendu trois fois par semaine pendant quatre ans, pour faire entendre ce quelque chose de très ancien et de tout à fait nouveau, dit-il, qui est advenu soudain et qui a offert un nouveau tour à sa vie, à ce qu’il a écrit et écrira ; il y a un avant et un après l'analyse. Mais ce texte il ne parvient pas à l’écrire, pas plus qu'il n’est parvenu, pendant quatre ans, à dire à l'analyste ce que celui-ci écoutait sans l'entendre, pour cette simple et bonne raison qu'il ne le lui disait pas.
Il y a à écrire ce rien, les précautions vaines, les circonstances, les jalons, les préliminaires, les ruses mises en place pour différer l'inéluctable moment d’écrire. Et c'est cette vérité que Perec est allé chercher en dehors de tout lieu, en se condamnant quatre ans durant à parler pour ne rien dire et à se taire à tort et à travers, avant que cette force de résister à soi-même ne soit entamée, lentement s’érode et laisse apparaître la vérité à laquelle il tournait le dos. L’analyse peut s’arrêter, ou se poursuivre ailleurs, quelques chose a jailli qui rejaillit non seulement dans ce que Perec écrira mais aussi dans ce qu’il a écrit.
Raconter, classer, penser sans plus considérer ces opérations comme des préliminaires à ce qui serait à dire. Le dire, c’est dit.

Jean Prod’hom

116 (s)

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Se servir de nos deux yeux pour lire deux livres simultanément, ou n’en lire qu’un seul mais stéréoscopiquement, c’est-à-dire simultanément de deux points de vue différents ?

En faisant ce qu’il s’était promis de faire pour ne pas avoir à regretter un jour de ne pas l’avoir fait, ou à l’inverse en ne le faisant pas pour ne pas avoir à en regretter les conséquences, l’homme frôle la perfection.

Si tout va trop vite, accélère ; si tout va trop lentement, ralentis.

Jean Prod’hom

Se hisser dans le premier cercle du paradis

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Arpente en début d’après-midi les rives du lac, de Vidy à Dorigny. Ramasse les restes d’un trésor et bois un thé à la cafétéria de l’université, il fait si beau et les étudiants semblent si jeunes. Remonte par la Maladière jusqu’au centre funéraire de Montoie.

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A l’élève dont le père vient de mourir, j’aurais voulu dire que je n’avais rien voulu savoir lorsque le mien est mort, juste éprouver le vide qu'il laissait sans penser ni à lui ni à rien, et respirer un air allégé : il était donc passé. J’ai eu quelques jours durant un étrange sentiment, une espèce de soulagement et l’impression de flotter dans un milieu sans arrête, un milieu accueillant, paisible, incertain. Avec le temps j'ai vu se déposer ce qui vivait de lui en moi et qui lui venait des autres. Je regarde aujourd’hui les paysages qu’il a traversés et parcours les chemins que nous avons empruntés et que j’emprunte encore. Ailleurs avec mes enfants et lui à côté. Le monde est plein de ce que les morts n’ont pas emporté.
Il est bientôt 19 heures. Je récupère Louise, direction Moudon : monocycle, trapèze ou ruban. J’en profite pour faire quelques courses ; longues files aux caisses, on attend. Chacun cherche dedans soi un peu de ce soi qu'une journée de travail a mis de côté, la caissière sait la fatigue, elle se réserve la sienne pour tout à l’heure. Pour l’instant elle passe sans hâte le lecteur sur le code-barres de chacun des articles qui débordent des paniers, sans s’agiter, sans se troubler.
Aucun geste d’humeur, chacun attend son tour. J’attends le mien avec une curieuse impatience, celle de la saluer, et la saluant lui témoigner ma reconnaissance, sans faire étalage de l'admiration que je voue au coeur qui l'habite. Je la salue sans lever les yeux, elle non plus, elle emballe consciencieusement les 10 tulipes couleur lilas, c’est comme si quelque chose nous élevait, quelque chose de simple. On se retrouve tout là-haut un bref instant, je voudrais le voir durer : - Merci. - Merci. - Je vous en prie. - Bonne fin de journée. - Bonne soirée. C'est simple, tout simple, dire juste, juste ce qui est à dire, et se hisser ensemble dans le premier cercle du paradis.

Jean Prod’hom


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Ce qui en tout lieu n'a pas de fin

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Le milan là-haut n’était pas dans notre temps. Il savait ménager son vol pour mesurer la beauté de l’air. La libellule, qui n’avait pas sa force vive, se risquait à suspendre son élan et quand la buse criait, elle criait deux fois, une fois pour sa vie une fois pour autre chose que sa vie. (André Dhôtel, Le Mont Damion)

Toujours davantage, toujours plus clairement et distinctement l’appréhension qu’il va me falloir une fois encore, pour rejoindre l’espace que je partage avec mes semblables, – aligner mes pas et faire tourner la noria –, descendre du ciel aux larges anses. Sans que je n’y puisse rien. Et lorsque j’entends les pas résonner dans les couloirs, le bruit des souliers et des bottes monter du fond de la cage d'escaliers, je songe une fois encore à l’apaisement auquel le désoeuvrement m’a conduit pendant les quelques jours fériés du bout de l’an, et que cette vague humaine est sur le point de recouvrir.
Il est bien trop tard pour m'éclipser. Me reste un court instant pour consentir à payer mon dû et quitter avec le moins de regret ce que je laisse, en le dissimulant dans un pli de la mémoire, et reconnaître en guise de consolation que les principes, les artifices et les obligations sécrétés par le collectif ont permis à l’espèce de survivre en glissant de main à main ce qui non seulement assure la prolongation ou la reconduction de nos espérances mais encore, quoiqu’on en dise ou comment on le pense, ce qu'on appelle le progrès.
Et cette tension entre ce qui est au-delà de ce que je sais et de ce que je vois, qui me divise, que je l’envisage comme l’irréconciliable, que je tente de la réduire ou que je tienne la clé du passage secret qui conduit de l'un à l'autre, m’oblige aujourd'hui encore à ouvrir la porte et à accueillir ceux qui viennent après moi, non seulement pour leur remettre l’indispensable, lire, écrire, compter, mais encore pour leur rendre plus familier ce qui en tout lieu n'a pas de fin.
Qu'ils puissent un jour, sans effroi, ne pas se détourner du chant liquide du rossignol entendu tout à l’heure près du cimetière, il faisait nuit. Je me suis souvenu alors de cet autre matin, de la gare de Pully près de laquelle j’avais cru pouvoir me réfugier à l’aube, au-delà de tout. Personne ne m'avait rien dit de cet autre monde dans lequel je me trouvais soudain enfermé, avec pour seuls compagnons le chant d'un rossignol et les herbes du talus, sans savoir comment revenir au lieu qui m’avait vu naître. C’était pourtant le printemps, j’étais allé trop loin, forclos et naufragé, il m'a fallu des années pour retrouver près de chez moi les innombrables traces de l’existence de cet autre monde dont je suis enfin revenu. Un monde qu’on n’habite pas mais qui nous entoure.

Jean Prod’hom

Via sicura

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Les cornes des rhinocéros exposés dans nos musées sont pour la plupart des copies. Les originales, aux vertus quasi-miraculeuses pour soigner les troubles de l'érection et qui se négocient à prix d’or, ont été sciées et remplacées par des fac-similés en résine ou en latex. Les vraies sommeillent à l’abri des malfrats dans des maisons tenues secrètes.

Depuis le 1er janvier 2014, la loi sur la circulation oblige les automobilistes à circuler de jour avec les phares allumés sur le réseau routier suisse. Le jour plongé dans la nuit d’un seul coup. Du jour au lendemain. Ni nuit ni jour.

Jean Prod’hom

Derniers honneurs

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Ultime représentation à Moudon de l’Helvetia, l’un des 25 cirques qui sillonnent encore nos régions ; avant sa tournée de printemps. Les choses ont cependant bien changé ; il proposait en effet au milieu du siècle dernier un spectacle à ciel ouvert. Les circonstances - ou le mauvais sort - l’ont fait disparaître pendant une vingtaine d’années avant qu’une famille de magiciens ne le fasse ressurgir en 1975 sous un chapiteau. C’est à cette époque que le cirque a pris ses quartiers d’hiver sur les rives de la Broye. Les naissances de Julien et de David obligeront Daniel et Brigitte à concevoir de nouveaux chapiteaux, toujours plus grands. Julien est aujourd’hui le nouveau directeur, il a épousé Anaïs en 2013, une troisième génération se prépare.

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Dernière représentation donc du cirque de Noël à laquelle j’ai assisté hier soir. Avec un sentiment douloureusement partagé. Admiration d’abord devant le courage de ces petites entreprises familiales traditionnelles qui ne ménagent pas leurs efforts pour survivre dans une société qui ne leur fait pas de cadeaux, admiration devant leur capacité à résister en mettant sur pied des activités sur mesure, organisation d’ateliers (catégorie Baby circus, adulte, loisir, senior, fitness), représentations privées, goûters avec les artistes.
Mais effroi également devant ces héros d’un autre temps dont les corps défaits ne connaissent pas la retraite, héros vieillis et grimaçants dans un décor décati, vendeurs à l’entracte de barbes à papa et de sachets de popcorns pour arrondir leur fin de mois, en rang serré près de la porte de sortie pour remettre à chacun d’entre nous les flyers de la dernière chance et prolonger le rêve d’enfants qui n’existent plus. Smarty et Silver ne ressemblent plus vraiment à des poneys-poneys, mais à ces poneys qu’on apercevait à l’arrière des véhicules dodelinant de la tête, la moquette est usée jusqu’à la corde, les articulations craquent, les paons ont perdu leurs plumes.
Le public a rendu les derniers honneurs sans piper mot.

Jean Prod’hom

Car au bout il y a un charme.

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En collectant les dessins, les petits mots et les bricolages que nous ont offerts nos enfants tout au long de l’année, bouts de bois et de terre cuite devenus foule en désordre lorsque vient le moment de faire un peu de place au pied du nouvel an, ne serait-ce que pour y accéder, je me suis surpris à penser que leur destin ressemblait étrangement à celui des pensées que l’on met de côté chaque jour avec l’idée qu’un matin le philosophe qui sommeille en nous les jettera dans un récipient d’argent. Sur lequel il suffira de poser un couvercle d’or pour les faire mijoter à feu doux et en tirer une grande oeuvre.

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A la fin le philosophe prend congé, et nous avec ; et ceux qui restent ont tôt fait d’aspirer ou de collecter ces billets qui traînent aux quatre coins de la maison pour les jeter dans la benne, comme on l’a fait naguère avec les trésors de nos enfants que l’on n’a pas voulu conserver.
Et si je pense aujourd’hui à tout cela, c’est d’abord parce que Sandra revient de la déchèterie, mais c’est aussi parce qu’une lectrice de ces billets a ajouté il y a quelques jours à l’un d’entre eux, en guise de commentaire, un extrait des Papiers collés.

Pour qu’un penseur soit intéressant, il faut qu’il ne puisse pas penser jusqu’au bout. Car il n’y a pas de bout. Il y a un charme. La pensée est enlevée, fait la roue et ruine l’ambition d’absolu. Tout est à refaire, toujours, pour un homme d’esprit. C’est pourquoi la notion de progrès ne lui convient pas. Ce ne sont perpétuellement qu’essais, tentatives, pour faire sauter la machine. Qui ne saute pas.
(Georges Perros, Papiers collés 1, L’Imaginaire, Gallimard, page 150)

La succession journalière de ces billets, quand bien même je me défends d’être un homme d’esprit, ne sont qu’essais et tentatives, pour faire sauter la machine. Et si je les dépose ici, c’est en attendant quelque chose qui ressemble étrangement à rien et parce qu’il faut bien les mettre quelque part. Georges Perros dit tout cela mieux que moi, il suffit de lire les Notes pour une préface des Papiers collés. Et les papiers eux-mêmes.

Jean Prod’hom

Il y a le dimanche qui suit le premier de l’an

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Il y a le dimanche qui suit le premier de l’an
les hydrocarbures
les locomotives
les truffes
l’acquiescement
il y a les compresseurs d’ennui
les vieux treillis
les mondes auxquels ouvre l'erreur
la sainte ignorance

Jean Prod’hom

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En faisant de la mesure du temps la clef de nos valeurs d’échange, la division du travail a bel et bien été à l’origine de la multiplication de nos richesses et de nos années d’espérances. Mais elle a aussi drastiquement raccourci nos vie et nos chances d’apaisement. A mesure que l’homme s'éloigne de la sphère de ses activités marchandes, le temps en effet ralentit et se creuse.

Jean Prod’hom

Retour

Jean-Claude Hesselbarth

Il est un peu plus d’une heure, on quitte Colonzelle. Sandra tient le volant, je prends le livre que Jil Silberstein a consacré en 1990 à Jean-Claude Hesselbarth (Âge d’Homme, 2011). Série de quatre entretiens qui se lisent d’une traite et font un peu de lumière sur cet homme qui a passé sa vie à la faire naître au coeur du noir d’encre de ses dessins et dans la danse liquide de ses peintures. Ces entretiens font entendre aussi une voix truculente, celle d’un bonhomme qui semble avoir été taillé à la hache, fait d’un seul tenant, habité par une insouciance expansive. Méfions-nous pourtant des apparences, l’homme n’est pas seul et des voix d’autrefois parlent en lui :
Je jette des gouttes de couleur très liquides qui vont se délayer et se crocher, si je peux dire, dans la couleur qui n'en est pas une. Si bien qu'il se fait, presque tout seul, un travail de la peinture dans la peinture.
Comme tous les modestes, Hesselbarth veut nous laisser croire que ses peintures sont le fruit des circonstances et du hasard. Sauf que parfois il dit tout haut son ambition : Bon, c'est quand même voulu parce que c'est moi qui gicle et que je ne gicle pas n’importe où.  Avant de faire marche arrière : Quoique… Parfois je gicle bien « n’importe où », comme on dit, mais on s’aperçoit que quand on gicle « n’importe où », on ne gicle en fait pas n’importe où. 
Le sage n’a rien à cacher, il dit ses secrets qui n'en sont pas, passe du noir à la couleur, du pavatex au papier à la cuve, griffe, gratte, gicle et danse.

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Villars-Bramard

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Cerniaz

Il y a encore dans ce livre une belle promenade sur la rive droite de la Broye, au cours de laquelle se déroule le quatrième et dernier entretien. Du côté de Cerniaz, de Villars-Bramard, et de leurs cimetières dont j’ai parlé il y a quelques semaines. Voici ce qu’en dit Jean-Claude Hesselbarth à Jil Silberstein :

C’est Villars-Bramard ! Cette entrée du village est très belle… aussi parce qu’on arrive directement de la campagne dans le village… Les beaux villages, c’est fini. Maintenant on aura de plus en plus des villages très composites, entre de l’ancien plus ou moins bien restauré et du moderne qui, en principe jure pratiquement tout le temps. Et puis alors, ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce village, c’est qu’ils ont installé le cimetière à l’endroit le plus magnifique de la commune. C’est-à-dire que les morts, vraiment, ont droit à la vue la plus belle. Les vivants, eux, eh bien ils sont un peu plus dans une combe ; moins bien placés que les morts. Je trouve ça assez extraordinaire. Et c’est assez fréquent dans les villages vaudois que le cimetière soit à la meilleure place de la topographie générale du coin.

Tiens ! Voilà de nouveau un cimetière bien situé… Celui qu’on a vu tout à l’heure, en fait, c’est celui de Cergnat (sic). Et puis ça c’est celui de Villars-Bramart (sic)… Alors là, par exemple, c’est extraordinaire, parce qu’ils l’ont mis vraiment très loin de l’église. Et pour cause : il n’y a pas d’église à Villars-Bramart (sic)… Et puis, ils l’on mis vraiment très loin du village, dans un endroit tout à fait magnifique où on voit très bien la campagne. Alors je trouve ça assez touchant… Et puis en plus, ça signifie que chaque fois qu’on va enterrer quelqu’un, il faut marcher deux kilomètres pour arriver au cimetière. Et ça se fait généralement à pied, encore, dans les villages. En tout cas, ça se faisait autrefois à pied – jamais en voiture. Donc ça veut dire qu’on accompagne le mort. On paie de sa personne sur deux kilomètres…

On arrive en fin d’après-midi au Riau, la fine couche de neige a résisté. Je coupe des pommes et fais des pâtes. On regarde avec les enfants une émission consacrée à la foule des amateurs inconscients qui partent à la conquête du Mont-Blanc en ballerines.

Jean Prod’hom

Pierres sèches

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On marche sur des chemins de terre dans la plaine des Basses Rouvières jusqu'aux Blaches, en empruntant des sections de l'ancienne voie ferrée. Sans bien concevoir le plan invisible qui unit les parcelles de vignes et de chênes, les plantations de pruniers, de pêchers et de lavande, bordées de murets souvent effondrés, de hauts murs parfois, miraculeusement conservés, déroulant leurs lignes irrégulières de pierres sèches, qui n’ont pas quitté la place que le maçon leur a attribuée naguère, une à une, épaule contre épaule, immobiles et singulières.

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Je rejoins en contrebas du sentier une dame et son chien qui viennent, me dit-elle, de Valréas. Elle me fait voir comment elle et son chien travaillent au milieu des chênes ; une petite pioche lui permet de terminer à la main le travail commencé par le museau de son chien, en soulevant ensemble la truffe et la motte de terre qui l’enrobe.
J'ai suivi un truffier il y a une vingtaine d'années entre Sénanque et Fontaines-de-Vaucluse, dans un vallon détruit par le feu. L'homme me précédait de quelques pas ; c'est l'odeur musquée, l’odeur de noisette qu’il laissait traîner derrière lui qui m'avait alerté. Si j’ai vite compris la méthode qu’utilisait le bonhomme, je n’ai pas saisi d'emblée pourquoi il empoignait avec une telle rage les jeunes pousses de pins qu'il arrachait comme de la mauvaise herbe. Il m'avait expliqué alors que cette incendie était en réalité un acte criminel, l'œuvre des sbires de l’Office national des Eaux et forêts qui préféraient la pousse rapide des pins à celle trop lente des chênes.
Si l’homme était un solide gaillard de L'Isle-sur-la-Sorgue, complétant son salaire de manoeuvre par l’élevage de la truffe, la donzelle de Valréas n'est pas née sous les mêmes auspices. Son mari est assureur, il lui a offert il y a quelques années cette chênaie avec un lagoto romagnolo. Ils viennent tous les deux sur leurs terres de Grignan du 15 novembre au 15 mars, trois fois par semaine. Elle porte un manteau de luxe, ses yeux sont bordés de rimmel et elle remue la terre avec des gants. Elle m'offre contre un sourire une miette de truffe.
Je croyais que cette histoire intéresserait ceux dont je m'étais décroché pour avoir les coudées franches, mais tout le monde a des histoires de truffes entendues à la radio ou vues à la télévision. On rentre en suivant le Lez, et je croise la libraire de Grignan chez laquelle j'ai trouvé hier quelques merveilles.

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Jean Prod’hom

Reliefs 2013

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Jean Prod’hom