Le miracle d'une prose poétique | Ch. Baudelaire

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Morceaux d’idées ramassés ici et là, noués un à un, deux à deux, s'enroulant autour d'un foyer qui s'éloigne à mesure que le noeud se resserre. La phrase unique à laquelle on rêvait avance à tâtons, essaime, cherche des appuis, varie ses angles, va et vient, revient avant de s’immobiliser en un invisible seuil. En arrière du col serpente le tremblé d’une traversée qu’on n’imaginait pas, quelques lignes creusées à même la langue, avec derrière les paupières un paysage en noir et blanc, dedans un frémissement, une risée, un pressentiment qui a trouvé son lieu. En arrière du col serpente le tremblé d’une traversée qu’on n’imaginait pas, quelques lignes creusées à même la langue, avec derrière les paupières un paysage en noir et blanc ; dedans un frémissement, une risée, un pressentiment qui a trouvé son lieu. En avant, l’étendue, encore illisible.
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« Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »

Charles Baudelaire