Dans un transat au soleil

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Dans un transat au soleil, lecture ce matin des dernières nouvelles du Harem en péril de Rafik Ben Salah, qui dit dans un entretien avec je ne sais plus qui, que sa rencontre avec les textes de Ramuz avait été importante, en ce sens que celui-ci lui avait donné le courage nécessaire pour inventer une langue, sa propre langue. Cette présence de Ramuz, on la perçoit dans ce recueil publié à L'Âge d'homme, dans l'avant-dernière nouvelle par exemple, intitulée Le taxi ou l'agneau :
Quant aux filles, elles disaient : ouah ! Tu verras, esquissant le geste par quoi on dit l'opulence, et qui consiste à brasser l'air du bras, allant du bas du corps vers le sommet de la tête, poussant le geste latéralement, aussi loin que possible, la main ouverte, les doigts écartés ; tu verras, ma soeur, tu verras !
Lis la quatrième de couverture de L'Invasion des criquets de terre avant de retourner auprès des miens. On part dans les bois, les enfants sur leur vélo par le refuge de Ropraz jusqu'au village. On entend de loin les vrombissements des motos de la course de côte. Lorsque nous arrivons la manifestation s'achève.
Lili, Oscar et Sandra remontent immédiatement par la Moille Cucuz, je reste avec Arthur et Louise pour assister à la parade finale. Je n'y trouve guère d'intérêt, les enfants non plus. On remonte donc, je ne me presse pas, le mousse et Louise ont pris les devants.
Les températures ont chuté, les pluies ont nettoyé les poussières laissées par l'incendie des jours passés, le soleil a fait son retour, quelques gros nuages jouent à saute-mouton avec les licornes qu'ils dessinent dans le ciel. La conjugaison de ces phénomènes conduit à un abaissement sérieux du niveau du ciel sans qu'on craigne toutefois qu'il nous tombe sur la tête et, tandis qu'il s'évase, on se demande bien pourquoi il nous faut retourner à la mine demain matin.

Jean Prod’hom


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