Un feu avant la diane



Un feu avant la diane, m'occupe ensuite des filles à qui j'annonce qu'elle rentreront à pied cette après-midi de l'arrêt de bus. Il fait beau, Lili s'en réjouit, il n'en va pas de même pour Louise. Dans la haie vive qui borde l'étang au fond du jardin, les crocus sont en fleur. 
De la cour que je traverse, j'aperçois derrière les vitres des classes des visages d'enfants désœuvrés, quelques-uns à la tâche. Me dis qu'il y a du gâchis. Ils vivent dans leur tête comme dans une garderie. Un verre d'eau pour fixer les choses, dans l'un des fauteuils rouges de la salle des maîtres, avec le bruit du chantier qui rappelle que les choses se font très bien sans nous. C'est réconfortant. Une collègue commande sur internet sa garde-robe de printemps, une autre débarrasse la machine à laver la vaisselle. Sonnerie, rejoins la classe 9, corrige des travaux pendant qu'ils en font d'autres. 
Dure journée avec quelques élèves, je durcis le ton. Serait-ce la seule solution ? leur faire entendre qu'un orage, une tempête gronde ? Suis désormais un vieux fondamentaliste, bien plus intéressé par la question de la connaissance que par celle de l'encyclopédie, m'en suis rendu compte lors d'une séance avec le chef de file de géographie. Remonte à 5 heures, croise les filles. Elles vont dormir chez les Moinat.
Ai oublié le Tupperware du repas de midi, m'en veux, passerai ce week-end. Envoie un mail à François pour lui donner le programme de samedi : d'Echallens à Malapalud par les bords du Talent, Bottens. Halte à l'auberge. Puis Froideville, François semble ravi. Michel passe reprendre son appareil auditif qu'il a oublié à midi. Lucette rentrera à la maison vraisemblablement lundi. 
Ce soir nous allons, Sandra et moi, au cinéma d'Echallens où l'on projette Cheval de guerre de S. Spielberg. Aurai surtout apprécié la glace à l'entracte et les réminiscences d'autres films. Arthur est resté à la maison pour voir Sherlock Holmes 2. On revient par Poliez-le-Grand et Bottens, l'église catholique est éclairée, l'autre pas. Arthur dort, avec la lumière. J'éteins.

Jean