Hors inventaire



Au dernier jour du pillage, une fois le magot consciencieusement réparti et au terme d'un festin d'ortolans, les derniers hommes en vinrent aux mains: à cause de la neige qui fondait, dit-on, des mauvaises herbes, des coquelicots sur les talus, le vent qui gémissait, l'océan qui hurlait, le sable, les nuages qui s'enfuyaient, les orties, à cause du Lignon près de Saint-Etienne-le-Molard et les rivières près de Feurs qui murmuraient à l'oreille des passants oubliés qu'elles n'avaient pas de nom et qu'elles n'appartenaient à personne.

Jean Prod’hom