Il y a ce matin de l'orange



Il y a ce matin de l'orange qui se mélange au vert du pré et du vieux verger, de l'orange qui se mélange au rose des murs de la ferme de la lisière. Le vent a décidé de pousser en une seule fois les nuages, si bien qu'à 6 heures le ciel est nettoyé. Rédige après le déjeuner une brève note sur l'un des mots les plus laids de la langue française, un mot qui fleure les égouts : le ressenti.
Pour le reste, grosse journée de travail qui ne m'a pas laissé beaucoup de temps pour regarder par la fenêtre et faire l'école buissonnière. La journée passe au galop, je suis très mauvais dans le commentaire de Thomas Platter, réussis mieux lors de la présentation du film sur les vies parallèles d'Hitler et Staline. J'évoque la disparition de l'URSS, et ce que je voudrais appeler la captation de l'altérité. L'homme peut-il en effet penser autre chose que le même dans un monde qui s'est affranchi de tout clivage idéologique réel ?
Je pars en quatrième vitesse à Vulliens récupérer les filles et leur camarade de Montpreveyres. Ils sont déjà dehors, au soleil, et sautent sur le trampoline avec les petits de Servion. La landrover qui vient les chercher est impressionnante.
Retour à la maison, Arthur qui avait trop de devoirs n'est pas allé à l'entraînement. On mange plus tôt que d'habitude, si bien que je peux encore transcrire en vitesse les résultats des ECR des élèves de la 9. En bas, Arthur a mis la mort au lit et l'a bordée.
Un coup d'oeil encore dehors, c'est comme si l'herbe avait poussé depuis ce matin, les pissenlits rivalisent sérieusement désormais avec les fleurs de colza.

Jean