Par ceux qui désignent la lune

riau-graubon-botte-paille

La table de formica est appuyée contre le vieux pétrin, recouverte par de la paperasse, des commandements de payer et un verre vide. Les sourires des visages qui trônent sur la commode ont fait des locataires de ce deux pièces des exilés dont j’aperçois dans le quartier la chevelure et l’inaltérable beauté. Aimés par ceux qui les croisent, les comètes, les oubliés, par ceux qui n’ont rien à perdre, ceux qu’un rayon de soleil fait vivre une fois pour tout, par les amateurs de rédemption, les anges.

Par ceux qui désignent la lune.

Ils tiennent le coup.

Jean Prod’hom