Il pleut



Il pleut, il pleut, je fais du feu,... jusqu'à mercredi encore, les beaux jours ensuite, c'est la météo qui le dit.
Deux choses d'abord : j'ai manqué d'emboutir ce matin une belle limousine en coupant le virage sous la boulangerie de Coppoz et on ne constate que peu d'évolution sur le chantier des Danseuses
Pour le reste je n'ai pas le choix, il faut entrer dans la mine. Je présente le film qu'Arte a consacré à Hitler et Staline, La Diagonale de la Haine. Le 22 juin 1941, Hitler brise le pacte de non agression, en octobre les Allemands sont à quelques encablures de Moscou. Le film revient sur 1938 et l'Anschluss, 1939 et la capitulation française, 40 et l'occupation de la Pologne, son partage ensuite.
Je crains les premières journées de travail après les vacances, peut-être parce que trop souvent j'ai l'impression de nager à contre-courant des idées qui circulent, avec l'impression parfois que l'on met la charrue avant les bœufs, que l'on ne va pas à l'essentiel. Les années passent et je m'assieds toujours plus aux extrémités des tables, j'écoute avec toujours plus de distance les choses qui se disent et m'étonne de la crédulité de mes contemporains. Je lorgne du côté des portes de sortie.
Il est un peu moins de 17 heures lorsque je rentre. Tout s'est en définitive bien passé. J'ai cru même à certains moments pouvoir encore apporter quelque chose aux élèves dont j'ai la charge, pas tant dans tel ou tel domaine disciplinaire, mais dans la manière d'aborder les choses, quelles qu'elles soient, en honorant leur complexité, en n'hésitant pas à soulever les pages lisses des manuels sous lesquelles grouillent des vers.
Au Riau, Lil fait ses devoirs seule à la cuisine, elle a hâte de retrouver sa chambre où elle a établi son campement, son ranch et où paissent ses poneys, on va entendre sous peu des hennissements. Arthur est dans sa chambre porte fermée, il l'ouvre pour m'annoncer de bons résultats et retourne à son travail.
Je descends à Mézières avec Lili pour sa leçon de musique. J'avertis son enseignante qu'elle renonce à la flûte et qu'elle se rendra après l'été à Oron pour faire du piano. Je rentre et prépare à manger, puis Sandra revient avec Louise, Sandra avec un mal de tête, Louise souriante, la guitare sur le dos.

Jean