Les arbres pataugeaient dans les flaques d'eau

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Cher Pierre,
Ce matin, les arbres dont la cime avait été rongée par le brouillard pataugeaient dans les flaques d'eau ; les colzas s'étaient éteints, chacun avait enfilé ses bottes ; on allait, c'est clair, vers une journée difficile. J'ai pensé aux bénévoles qui s'étaient mobilisés toute la semaine pour que la course soit une fête. (On n'imagine pas exactement l'engagement et le travail qu'il faut pour organiser une telle course.) Mais le sport a des vertus qu'on connaît ; il a suffi d'un coup de sifflet pour que les concurrents relèguent les circonstances au second plan et se concentrent sur l'un ou l'autre des douze parcours tracés par René et Jean-Daniel. Les cirés se sont mis à briller.

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Je les ai quittés en début d'après-midi pour me rendre à Genève ; y retrouver Jasmine et Pascal, dédicacer quelques livres, revoir Céline, discuter le coup avec Nicolas Esse – un voisin dont j'ai lu, signalées par François Bon, les Epitaphes utiles pour ne pas être pris de cours en cas de mort imprévue. Ecouter Pajak, saluer Pahud chez Antipodes, acheter le Journal de Gustave Roud chez Empreintes. Je n'avais pas revu Rochat depuis des années, il me raconte, vite, ses années de fréquentation avec Ramuz.
Je rentre au Riau, fais un saut à Ropraz où l'équipe d'organisation a le sourire : les rangements ont bien avancé, il y a même un peu de soleil. Trop fatigué pour aller au-delà, je rentre, traverse la bibliothèque sans m'arrêter et vais me coucher.

Jean Prod’hom