La Bénichon

Capture d’écran 2015-10-09 à 18.53.54

Cher Pierre,
Je termine ce matin l’Atlas d’un homme inquiet, beau livre, très beau livre, avant de conduire Oscar dans sa pension de Tatroz ; je fais un saut à Châtel-St-Denis qui fête sa Bénichon, j’y reste tout l’après-midi.

IMG_2895



C’était, à l’origine, une fête paroissiale que les ressortissants du canton de Fribourg célébraient en septembre ou octobre, commémorant la consécration de leur église. Aujourd’hui, la fête dure trois jours, des carrousels sont mis à la disposition des enfants, on fête la désalpe, les touristes font une halte, on ferme l’église, on ouvre les bars, des forains vendent des kebabs, des pizzas, des crêpes et des gaufres, mais pas que...
Le menu servi dans les restaurants est copieux, il propose en entrée de la cuchaule, du beurre et de la moutarde, celle de Bénichon ; du bouillon et du bouilli ensuite, puis du ragoût d’agneau aux raisins, des pommes en purée et des poires à Botzi. Suivent des tranches de jambon et de saucisson entourées de choux et de haricots, avant le gigot d’agneau à l’ail et la salade aux carottes rouges. Pour le dessert, de la crème au baquet et des meringues, des fruits, des beignets et des bricelets, des pains d’anis, des criquets et des cuquettes. On boit aussi, beaucoup, ça aide.
J’ai regardé tout cela de loin, à l’abri puisqu’il s’est mis à pleuvoir ; tout le monde a craint pour le cortège qui clôture la fête. Mais les Fribourgeois de la Veveyse sont courageux, ils sont partis de devant la Migros et j’ai pu les applaudir lorsqu’ils ont passé route de Tivoli. A l’avant du cortège le troupeau fleuri de la famille Vial, et puis dans l’ordre : la fanfare valaisanne de Vionnaz – invitée d’honneur –, les armaillis de la Veveyse, cinq joueurs de cor des alpes, une douzaine de soldats de la Batterie de Campagne 13 qui, avec trois canons, m’a expliqué plus tard l’un d’eux, a supervisé la reddition de l'armée française du Général Bourbaki en 1871 aux Verrières, des juments et leur poulain, la fanfare de l’Edelweiss de Semsales, un club de jeunes lutteurs, une douzaine de barbus gruériens, une vingtaine de sonneurs et sonneuses de cloche du groupe de la Dent de Lys. Et puis, au milieu du cortège, une délégation du Rode Osco Manosco, avec flûteau et tambourins, qui cultive la langue et les traditions provençales. Il faut dire que la commune de Châtel-St-Denis est jumelée avec celle de Volx, gros bourg des Alpes-de-Haute-Provence, situé au nord de Manosque.
Il est près de 17 heures quand je rentre, on écoute en famille les résultats des élections fédérales ; la poussée de la droite se vérifie, 11 sièges supplémentaires pour l’UDC, 3 pour les radicaux. Les socialistes perdent quelques plumes, les verts de gauche 4 sièges, les verts libéraux 5 fauteuils. Vaudra mieux être dans les années qui viennent du côté des riches.
On prépare nos sacs. Nous nous levons demain matin à 7 heures, l’avion décolle à 9 heures 30 à Cointrin.

Jean Prod’hom



IMG_2894
IMG_2898
IMG_2897
IMG_2901
IMG_2891
IMG_2893