Et puis : quoi

botte-paille-pagaille-grillon-colonzelle

Le bonhomme sortait de son chapeau, le soir, deux ou trois choses dont il avait maintenu la tête hors de l’eau et qu'il avait roulées tout le jour à l'arrière de ses paupières. Elles s'affichaient animées derrière les miennes. Mais incapable de saisir dans mes mains, du premier coup, ces larges ensembles, je répétais à voix haute le nom de leurs parties à la lueur d'une lampe de poche, juste avant qu'une coulée d'encre ne les emporte, noire, une coulée sur lesquelles on soufflait, parce que c'est ainsi que les enfants inventent leurs vies, que les choses se précipitent les unes vers les autres, à tout hasard.

Et puis : quoi ?

Le banc est sous le couvert, les imprimés s'empilent sur la table, l'eau est coupée, l'atelier désert, l'épreuve passée. La lune est seule dans le ciel.

Jean Prod’hom