Passe à midi en coup de vent

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Passe à midi en coup de vent chez les G. qui ont terminé leur repas, je leur amène quelques produits du sud pour les remercier de s'être occupés de Cacao, d'Edelweiss, de Fleur et des poules. Ils m'avouent que Fleur, qui n'apprécie guère Oscar, ne s'est guère montrée, malgré son absence.
Je manque du courage nécessaire pour reprendre les notes de la semaine passée en Ardèche, bois quelques cafés, fais un peu d'ordre dans la bibliothèque, libère un rayon pour les Journaux auxquels je m'intéresse depuis quelque temps, écoute la radio, finis par rejoindre Arthur et Louise dans les combles qui ont attrapé le virus des Jeux olympiques en regardant hier soir jusqu'à tard le spectacle d'ouverture à Londres ; pas grave, on part demain, l'air des cimes les soignera, moi aussi, je n'ai rien fait de cette journée.
Sandra trie les affaires d'école des trois petits et prépare les sacs pour la Lécherette. Un saut à la déchèterie sous la pluie, il ne fait pas plus de 18 degrés. Je retrouve les cartes au 25'000 qui couvrent les régions des Mosses, Montreux, Château-d'Oex, Zweisimmen et charge la voiture.
On quitte le Riau à cinq heures sous la pluie, le Léman et Lavaux sont gris, un peu de bleu sur Yvoire. La Dent de Jaman respire avec peine, toute la chaîne plonge à sa suite dans les limbes, jusqu'aux Muverans. Chavallon fait une tache blanche au-dessus du Rhône, le Catogne a disparu, plus rien ne boucle la vallée. Que deviendraient les choses si on ignorait leur nom et leur position dans ce grand théâtre ? Quelques chevaux anonymes paissent dans les prés lourds du bout du lac.
On sort de l'autoroute à Aigle, comme autrefois lorsque nous montions en famille au chalet de Madame Bellorini qu'elle mettait à notre disposition aux relâches ou à Pâques, la pluie tombe tant et plus, on laisse la Grande Eau à ses méandres pour s'élever par des lacets serrés sur la rive droite de la rivière qu'on devine tout au fond tandis que sur la rive gauche la ligne de chemins de fer des Diablerets fait une saignée dans la forêt. On distingue à peine la Forclaz et Vers-l'Eglise, ou on y songe. On prend un peu au-dessus du Sepey la route des Mosses. L'indication des Voëttes - et du Sernanty - peu avant le col, me ramène à la Murée, à maman, ses soeurs, Louis son père et Hortense sa mère qui tenaient une drôle de maison au bord de la route des Diablerets. Il y cultivaient des fruits et des légumes et gardaient deux ou trois vaches grises, hébergeaient quelques pensionnaires.
On montre notre bout de nez à la Lécherette à 17 heures 43, taches bleues dans le ciel, on ignore tout de l'emplacement du chalet, on téléphone, Françoise fait des signes, Edouard nous indique où parquer.
Nous reste la soirée pour détailler le profil de la longue chaîne du Pic Chaussy et, de l'autre côté le cirque blanc de la Gummfluh.

Jean Prod’hom

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