Le bleu pâlit



Le bleu pâlit tout au long de la matinée, il fait gris à midi. Sandra rentre des courses, elle a déposé les enfants à Mézières. Ils vont visiter la chocolaterie de Broc avec Valérie qui les garde pour la nuit.
Je termine le visionnemnt de L'Or de Naples de Vittorio de Sica et apprends les vertus du pernacchio dans un dernier sketch de la même fraîcheur que les premiers. Naples a la naïveté mystérieuse.
Après avoir survolé 3 des 42 copies qu'il me faut corriger d'ici la fin des vacances, nous descendons en ville, Sandra et moi. Me glisse chez Payot et lit bien câlé dans un fauteuil L'Urgence et la patience de Toussaint. M'arrête à la page 38, sur la fascination qu'a exercée sur lui l'immixtion limite, ponctuelle, du futur dans le présent. Je ne trouve aucun livre satisfaisant sur Naples, pas plus chez Payot qu'à la Fnac où on se rend ensuite. On s'attable sur une une terrasse couverte de la Rue de l'Ale et on regarde passer les Lausannois. On a l'impression d'être des indiens dans une ville squattées par des tard venus, sans élégance, pressés, affairés. La pluie redouble lorsqu'on se lève, on marche un peu avant de revenir par la Rue de la Tour où les salons de coiffure se succèdent. Projection à 18 heures dans le cinéma du Maupas Des Nouveaux Chiens de garde, une analyse du fonctionnement des médias, des liens étroits qu'ils tissent avec les pouvoirs politiques et économique. Le marxisme n'est pas mort, et tant mieux, on étouffait. Et voilà qu'ici et ailleurs des voix se font entendre et indiquent qu'en dehors des systèmes verrouillés du pouvoir il y a de la place pour autre chose.
On mange à Montheron.

Jean