Laïus, topo et cliché

Zéa

Haïkus

Les haïkus sont des poèmes japonais dont on attribue l’invention à Bashō Matsuo (1644-1694).
Ce sont des poèmes très courts qui servent à exprimer des pensées, des idées ou encore des émotions.
Traditionnellement, ils sont écrits sous forme de 17 mores coupés en trois parties de 5-7-5 et répartis sur une ligne ou trois.

Nous avons essayé d'écrire quelques haïkus, comportant 17 syllabes chacun et répartis sur trois lignes.

La gauche et la droite
Sont de lamentables idées 
Pour se mélanger

Route abandonnée
Le temps qui passe en courant
Pourquoi pas voler?

Un bout de métal
Dans un tas de ferraille -
Passent les longues journées

Cette force inconnue
Emporte les gens vers la mort
D'un souffle difficile 

Sentir le pipi
C'est une belle philosophie
Pour les chiens polis

La journée d'hier
Peut être meilleure qu'aujourd'hui
Mais pire que demain
 
Un très vieil arbre
Est plus sage que celui qui
Veut ôter sa vie

La vie n'est-elle pas
Prisonnière du temps qui passe
Sans se retourner

Esther et Zéa

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Le dangereux périple d'une goutte d'eau (1)

Plouf, plouf, plouf, plouf, plouf…

Me voici enfin sur terre, le sol est chaud et dur. Je glisse. Je tombe sur une autre goutte qui me lance un regard noir, alors je m’excuse. Aujourd’hui, notre communauté n’est plus ce qu’elle était; avant, on s’entraidait, mais depuis que la planète va mal, c’est chacun pour soi! C’est bien pour cela que je dois me rendre à la manifestation qui lutte contre la pollution des océans, le plan est génial: on va toutes avancer en même temps pour créer une vague immense que les humains appellent « tsunami », ça les poussera enfin à agir… Je dois vite établir une trajectoire avant que le soleil ne pointe son nez! Pour pouvoir me rendre dans l’océan, il faut que j’atteigne la rivière, après ça je me dirigerai vers les égouts, la partie la plus dangereuse de mon voyage. Je dois rentrer dans une bouche d’égout minuscule qui arrive dans l’océan, pourvu que j’y parvienne, ma tante Océane est morte en essayant…
Sans m’en rendre compte, je viens de réussir la première étape de mon périple, je suis dans la rivière! J’ai l’impression de glisser sur un toboggan, c’est tellement drôle. J’entends une voix au loin qui me parait familière, je bouscule quelques gouttes pour me rendre au fond. Ah oui, c’est Eludib, nous étions dans la même classe il y a 320 ans! Je suis pressé alors juste avant d’enclencher mon accélérateur, je lui donne mon adresse igoutte.
Le cours d’eau est plus long que je ne le pensais, je descends une multitude de cascades et je vois beaucoup de paysages différents. Après 60 heures de voyage, je commence à apercevoir l’entrée de l’égout…
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Désirs noirs et blancs

Je cherche deux mots parfaits pour les ajouter à mon texte. Je sens le verbe « voir » et le tape d’une main tremblante. Un courant d’air frais me donne des frissons, m’effleure; je me lève de mon bureau pour fermer maladroitement la fenêtre. Le cadre est froid et je devine des gouttes d’eau; il a plu.
Pendant le retour jusqu’à ma chaise, je marche sur le tapis; il est doux, moelleux; j’ai l’impression de marcher sur des nuages; on dit qu’ils sont comme ça.
Le violon de mon grand frère résonne dans la maison. Sa mélodie me transporte dans un autre monde où l’on n’a pas besoin de ses yeux.
J’ai pris ma décision; je vais écouter mon coeur.
Je me lève, l’esprit vide, et avance, pas à pas. Ma porte est fermée à double tour. Le cadre de la fenêtre m’attire. Tout tourne. Mon coeur bat, régulier. Je n’ai pas peur.
J’ai trouvé mon deuxième mot: « libre ».

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Stylos | Juliette

Juliette, Marilou et Zéa

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Noël en progression linéaire

Dans un peu plus d’un mois, c’est la fête.
Elle réserve plein de joie et de magie.
Celle de revoir toute sa famille réunie.
Elle qui prépare toujours trop de nourriture.
Elle varie entre les gâteaux et les biscuits.
Ils nous prennent toujours un peu de temps.
Il devient important lorsqu’il faut préparer la décoration.
Celle qui habillera le sapin qui brillera de milles feux.
Devant lui les enfants se raconteront des histoires.
Qui elles, chaque année, forgeront pleins de souvenirs.
Tous, on s’en souviendra encore au Noël prochain.
Lui qui nous réservera encore pleins de surprises.


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photo Noël

Zéa et Fanny

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Les choses inutiles qu'il t'arrive de faire

Au début d'un texte, tu commences par t'appliquer à bien écrire. Mais à la fin, on jurerait que c'est l'écriture d'un médecin.

Pour t'amuser, tu te donnes la contrainte de ne marcher que sur les lignes jaunes lorsque tu passes sur un passage piéton.


En rentrant de l'école, tu jettes négligemment ton sac et tes chaussures par terre au lieu de les mettre à leur endroit respectifs, en te disant chaque fois que tu vas penser à les ranger plus tard. Mais au fond de toi, tu sais que tu ne le feras pas de sitôt.


Si tu attends quelque chose impatiemment, il t'arrive de regarder l'heure plusieurs fois dans la même minute en pensant que le temps passera plus vite…


Lorsque tu t'ennuies, tu prends ton téléphone en pensant qu'il va te distraire mais finalement tu remarques que même avec celui-là tu t'embêtes.


En cours, quand tu n'as pas le temps de finir un exercice que tu voulais faire pour t'entraîner, tu penses le faire à la maison. Mais finalement, tu as tellement d'autres choses à faire en priorité que tu n'arrives pas non plus à trouver du temps chez toi pour le finir.


Comme tu regardes chaque jour dans ta boîte aux lettres s’il n'y a pas du courrier, le dimanche, quand il n'y a pas besoin de regarder, tu l'entrouvres quand même pour être sûr qu'il n'y a rien.


Quand tu t'ennuies en cours, il t'arrive de sortir ta gomme d'architecte à tes risques et périls et de jouer à faire des formes.



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Inès, Juliette et Zéa



Choses inutiles dans une trousse, c’est ici.

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Les choses inutiles que tu trouves dans une poche de veste

Les petits bouts du ticket de bus que tu as déchiré en mille morceaux.
Les vieux papiers de bonbons, de chewing-gums ou de goûter.
Les pièces de 5 centimes dont tu pourrais faire une collection.
Les flyers inutiles que l'on t'a donnés quand tu étais pressé.
Des coquillages et du sable quand tu rentres de la mer.
La clé du cadenas de ton casier que tu avais perdue, mais avant de la retrouver tu as cassé ton cadenas.
Les numéros des profs qui ont peur de te perdre lors d'une sortie ; et ceux de tes nouveaux amis, pendant les heures de cours, ou quand ton téléphone n'a plus de batterie.
Le vieux mouchoir que tu n'as toujours pas jeté en te disant que tu le réutiliserais forcément un jour.
Les stylos que tu as oubliés de mettre dans ta trousse (qui est déjà rangée dans ton sac) et que tu ne voulais pas reprendre.
Les nœuds sur les paquets-cadeaux que tu trouves trop beaux et, finalement, ils ne te servent à rien.

Inès, Juliette et Zéa

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