Journal de Rebecca (6)
2 juin 2013
Je me réveille, je vois mon journal par terre. En me levant pour le ramasser, je remarque une grosse tache d’encre sur mon matelas. Oups! Je crois que je me suis endormie sur mon journal hier soir. Je suis en train de nettoyer mon lit quand Louise m’appelle pour déjeuner. En sortant de ma chambre, je me cogne le petit doigt de pied. Je rampe en direction de la salle de bains tel un blessé de guerre. Après cet incident, je descends me désaltérer à l’aide d’un breuvage à base de graines de cacao moulues en provenance du Mexique mêlées à un liquide d’origine animale pour obtenir un mélange sucré et rafraîchissant, communément appelé chocolat froid.
Quelqu’un sonne à la porte, Louise va ouvrir. Eléna entre en trombe dans la cuisine. D’habitude c’est une petite brise d’été mais là elle a plutôt l’air d’un ouragan.
Elle me communique:
“J’ai demandé à Tayler si son exposé d’italien avec Enzo se passait bien.“
Je lui propose de continuer cette magnifique conversation dans ma chambre. J’abandonne ma splendide boisson sucrée et rafraichissante pour une engueulade qui aura du mal à passer. On entre dans la pièce, Eléna la ferme (la porte). Elle se tourne vers moi et commence à me parler calmement.
« Tayler m’a répondu, sans surprise, qu’il n’avait pas vu Enzo de la journée. Il n’a pas d’exposé d’italien en ce moment.
- Oui, c’est vrai, je t’ai menti. Mais j’avais une bonne rai…
- Tu n’as aucune raison valable de me mentir, dit-elle en me coupant.
- Je sais qui t’a embrassée pendant la fête, lui répondis-je rapidement.
- T’as dit quoi ? J’ai pas tout à fait compris.
- J’ai dit que j’étais embarrassée pendant la fête. tentais-je de me rattraper.
- Dis-moi qui c’est. »
Eléna remarque, sans peine, ma tentative de sauvetage. Pour gagner du temps, j’utilise une technique de diversion personnelle, la charade.
- Mon premier est la cinquième lettre de l’alphabet, mon deuxième est la quatorzième
- Arrête avec tes stupides charades! cria-t-elle.
- Laurent, Loïc, Louis, Logan! hurla-t-elle.
- Mais on connaît aucun Logan. Elle me regarde d’un air soulé. Bon ok, je te le dis. C’est Lorenzo.