Laïus, topo et cliché

Derrière les murs (7)

Après être sorti du placard, je monte l’escalier à pas de loup. Maintenant, j’ai de nouveau de la lumière grâce à la lampe de poche que j’ai prise dans ma planque; de toute façon, l’endroit est éclairé; j’éteins la lampe-torche et la range dans ma poche. En haut de l’escalier, il y a un couloir dénudé de tout mobilier, ça sent la peinture fraîche. Je longe le couloir, au bout une porte battante munie d’une sorte de hublot, je guigne: une salle avec le même type de caisses que j’ai vues en bas. Les gorilles reviennent. Sans réfléchir, je pousse la porte et me glisse derrière une grande bâche recouvrant une vieille bagnole usée.
De là, j’aperçois la femme et son pauvre souillon, je vais les appeler Cruella et Brutus, ça leur ira plus que bien. Cruella a l’air stressée malgré son grand effort pour le cacher. Elle traite les « gorilles » de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables – je ne vous les reporterai pas ici sans quoi mon histoire devrait être censurée aux moins de seize ans ! – et griffe Brutus comme pour défouler son impatience. Son impatience de quoi, au juste ? Que contiennent ces caisses et pourquoi s’être installé derrière les murs de ma cave ? Moi je n’habite pas derrière le mur de leur salon ! … du moins, pas que je sache… Écoutons ce qui se trame dans ce hangar :
Brutus parle aux gorilles d’une voix forte mais qui reste raisonnable. Il ne vaut mieux pas se confronter à ce genre de body-builders, surtout quand on n’est pas le patron… :
« Mettez-moi ces caisses dans le fourgon, et que ça saute !
- 😡☁︎%☻*💩😬💀👊🏻⚔🔨💣⚠️⚠️⚠️⚡️👹#️⃣📢💥🎃(remplacement des auteurs)! » gueule Cruella.
Celle-là, je sens qu’elle va pas faire long avant de se faire taper. Et là, je suis encore gentil ! J’entrevois les caisses, mais ça ne m’avance à rien; de l’extérieur, elles sont tout à fait ordinaires. Je ne suis même pas sûr que les gorilles savent ce qu’il y a à l’intérieur. D’ailleurs, où sommes-nous ? Sûrement pas très loin de chez-moi, mais en même temps je ne me souviens pas avoir aperçu de signe de vie à des kilomètres de chez moi… à part… le cabanon de jardin, juste à coté de ma maison ! Je l’ai visité rapidement mais je ne m’en suis pas préoccupé jusqu’à présent… Si j’ai bien compris, je me trouve entre le mur de ma cave et le mur de mon cabanon… ou le plancher, pendant qu’on y est ! Je les déteste, mais alors gravement beaucoup. D’ailleurs, je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens vraiment. Ils ont juste squatté un bout considérable de mon domaine. Profitons de leur présence ici pour aller jeter un coup d’oeil aux archives de la maison. Je me faufile par la porte battante, accélère un peu l’allure dans le couloir, puis cours depuis les escaliers de cette planque jusqu’à mes escaliers, ceux de ma cave. J’arrive dans mon salon, là où est entassé le tas de paperasse concernant ma maison. Je lis :
« ...la propriété comprend l’intégralité de la maison plus le terrain alentour. »
Ils sont donc tout ce qu’il y a de plus illégaux ! Je vais aller me renseigner sur le passé de cette maison afin de tirer cette affaire au clair.

à suivre...
Loïs et Xavier

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