sept. 2012

Une goutte d'eau

jprodhom
JP

J’aimerais bien être une goutte d’eau, libre, presque immortelle. Suivre le cours d’une rivière jusqu’à un lac ou une mer puis m’évaporer et recommencer. Bon, le risque c’est de tomber sur du béton et pas dans de l’eau, cela doit faire mal !
Mais vraiment imaginez, on pourrait presque voler, on aurait plus l’école, plus de parents, on aurait souvent des sensations fortes, on serait vraiment libre. Bon, j’avoue qu’au bout d’un moment ce serait un peu ennuyeux de toujours faire la même chose tout le temps.
Mais bon, quand on réfléchit, c’est quand même mieux d’être un humain. On peut manger des choses délicieuses, s’amuser et avoir des amis.

Aurélien

jprodhom
JP

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E . L . R .

E comme : Egoiste

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30 ans que je bosse dans ce labo, 30 ans ! Et pour seule compagnie des rats. Ces êtres dégoutants et stupides qui on pour seule utilité de travaillé avec de brillant génie comme moi et de servir à la sciences !
Et pas une seule récompense, pas une seule réussite ! Mais bientôt cela prendra fin car, j'ai trouvé le vaccin contre le sida ! Qui marche à tous les coups! Et bientôt, à moi la gloire, à moi la richesse ! Je vois déjà les grands titres dans les journaux : «  Klaus Rieschenbak, grand scientifique et vivisecteur, a trouvé le vaccin qui vous protège du sida à coup sûr ! »
Il me reste plus qu'à le tester sur ce stupide rat et à moi la victoire !
Hé mais il ne bouge plus ! Mais c'était sensé marcher ! Oh non, pas encore ! Mais pourquoi il ne bouge plus ? Ah ce bon vieux Uranium toujours à mes côtés depuis si longtemps déjà... Je crois que c'est bien la fin pour toi mon petit...

Dilin


L comme : Laboratoire

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Je me sens si lourd, si lourd...je suis si fatigué...
Mon nom est Uranium. Je crois que, de tout mes collègues, je suis celui qui a souffert le plus, et aussi celui qui a reçu le plus de piqures. Cela vous étonne? Tous les vaccins existants, ou presque, je les ai testés.
Je vais vous raconter mon histoire. Celle-ci commence il y a plusieurs années, je ne me souviens plus du nombre précis. Je suis né dans les égouts de Lausanne. Mes parents se sont occupés de moi durant deux ans, puis je suis parti vivre ma vie. Elle aurait pu être banale, mais ,un matin, je me suis retrouvé dans une cage, dans un laboratoire. C'est ainsi que mon quotidien a été bien différent de ma vie d'avant. Chaque matin, une piqure, puis, l'après-midi, un bilan des analyses de mon comportement, de mon sang...etc. J'étais devenu rat de laboratoire.
Au bout de six mois, j'avais compris l'objectif de la rechercher de mon propriétaire scientifique. J'ai alors commencé à faire mes propres expériences lorsqu'il n'était plus là. Je crois que j'ai trouvé le bon mélange, d'ailleurs. Mais comment lui dire, comment le vérifier?
En tout cas, à présent, il est trop tard car de toutes les piqures que j'ai reçues, je n'ai jamais ressenti une telle fatigue...

Nedjma


R comme : Rallier

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Uranium souffre énormément. Le docteur lui a administré une trop forte dose de ce nouveau médicament quʼil cherche depuis des semaines. Pour la première fois, ce rat qui avait tant de fois résisté à des substances que ses congénères ne supportaient pas, nʼallait pas échapper à la mort.
Alors que le docteur Rieschenback commençait à sʼénerver car son produit ne nʼavait pas lʼeffet escompté, il regarda son compagnon de toujours rendre lʼâme. Klaus se rendit compte à quel point il tenait à cette petite boule de poils suffocant sur la table. Il la connaissait depuis si longtemps... cʼest sur elle quʼil avait testé un grand nombre de ses produits.
Alors il décida de la secourir, courut jusqu'à une fiole qui se trouvait de lʼautre côté du laboratoire et revint aussi vite quʼil le pu mais trébucha, tomba et lâcha la petite bouteille. Celle-ci fit un vol plané et... atterrit sur le coussin de sa chaise de bureau. Miracle! Elle ne se cassa pas! Le docteur se releva et alla la reprendre. Il fallait quʼil fasse vite mais aussi attention car si son flacon se cassait, il ne pourrait plus sauver cette petite bête poilue. Quand enfin il arriva à sa paillasse, il cru tout dʼabord quʼUranium avait rendu son dernier souffle mais sʼaperçu que sa poitrine se levait encore faiblement. Il lui donna alors le contenu du flacon. Quelques instants plus tard, le rat ouvrit les yeux. Le docteur fut soulagé de constater que sa potion de vie éternelle marchait... enfin, en tout cas elle pouvait sauver un petit animal de 15 cm des griffes de la mort. Uranium était tellement content quʼil aida le scientifique pendant les années qui suivirent, à trouver les remèdes pour soigner plusieurs maladies et problèmes. Non seulement en tant que cobaye mais aussi en tant que chercheur. Le rat donna les composants pour améliorer le remède qui (lʼavait fait frôler la mort) avait faillit le tuer car il connaissait la solution depuis bien longtemps. Mais bref, tout est bien qui finit bien.

Clélia


Mais quelle est lʼorigine de cette histoire, son idée de départ? Cela commence par un dictionnaire, ouvert trois fois à des pages différentes et chacune de ces pages sʼest fait retirer un mot. Puis, lʼimagination a pris le relais...
Nous remercions M. Berguerand pour son aide dans les formules chimiques et sa bonne humeur!

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Pour la première et la dernière fois

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Aujourd’hui, comme je le fais régulièrement, je prends le vol 77 à destination de Los Angeles. Comme tout homme d’affaire, je n’ai qu’une petite mallette où je mets tous mes documents importants. Je pensais à Claire, mon ex-copine avec qui je venais de rompre. Ça m’embêtait d’aller à ce congrès mais ça me permettrait peut-être de faire de nouvelles connaissances.
J’embarquais maintenant dans l’avion et une fois ma place trouvée, je notais l’emplacement des issues de secours. On ne sait jamais... Soudain, mon regard fut détourné par une magnifique jeune fille. Elle avait l’air perdue alors je lui demandais :
-Mademoiselle, avez-vous besoin d’aide ?
-Je ne trouve pas ma place.
-Laissez-moi voir votre billet. Ah elle est juste là, à côté de la mienne !
-Ah... D’accord... Et elle s’assit.
Les hôtesses de l’air commençaient à expliquer les gestes à faire en cas d’accident mais comme la plupart des gens dans cet avion, je n’écoutais pas. Pourtant elle, contrairement à moi, elle avait l’air vraiment captivée. Soudain, je me décidais à lancer la conversation.
-Je m’appelle John et vous ?
-Je vous en pose des questions ?!

Après un long silence, comme cette femme m’intriguait, je décidais de lui raconter quelques anecdotes sur moi. Dix minutes de monologue plus tard, elle se décida à parler :
-Je m’appelle Emily. C’est bon maintenant ?! Vous allez me lâcher ?!
-J’apprécie votre franchise donc je vais être franc avec vous : vous avez l’air d’être quelqu’un de bien, je ne lâcherai pas l’affaire.
-J’ai tué un homme... J’étais horrifié.

Mais son rire me ramena à la réalité :
-Oh calmez-vous ! Je rigolais Monsieur « je-suis-franc » !
-Ha...Ha...Ha...comme vous êtes drôle ! C’était hilarant. Elle éclata de rire. Elle était vraiment magnifique. Tout était beau chez elle ; sa voix mélodieuse, sa chevelure soyeuse jusqu'à son petit nez en trompette. Elle plongea alors ses beaux yeux vers dans les miens. Soudain je compris ce qu’était un coup de foudre. Je l’aimais. Tout d’un coup, Emily sursauta, le signal « attachez vos ceintures » s’alluma. Nous décollions.

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Nous étions en train de parler quand j’eus envie de me dégourdir les jambes. Je me levais quand Emily me demanda :
-Où allez-vous ?
-Je reviens tout de suite, je vais aux toilettes.
Je vis deux hommes en noir se lever, mais je continuais mon chemin.
Une fois mon besoin assouvi, je retournais à ma place, mais un bruit m’interpella. Il venait de la cabine de commande. Une dispute sans doute... Passons, ce n’est qu’un détail, j’allais retrouver ma belle. Quand je fus enfin là, je vis des larmes couler sur les belles joues d’Emily...
-Qu’est-ce qui se passe ? lui dis-je très gentiment. Elle resta muette et pleura d’avantage. Devant tant de tristesse, je la pris dans mes bras. Elle s’y blottit et nous restions comme ça un long moment. Quelques instants après, elle se rassit, se recoiffa, me regarda dans les yeux et me dit :
-Merci.
L’avion se mit à trembler. Un bruit sourd retentit puis un long silence. Emily me regardait avec un air terrifié que je n’avais jamais vu auparavant.

Il nous restait maintenant plus que vingt minutes de vol, je vis une ville apparaître au loin. C’était sûrement Los Angeles. Emily me sortit de mes pensées en me tirant par le bras et en me disant :
-J’ai peur.
J’aurais bien voulu la rassurer mais je ne pouvais pas, car moi aussi, j’avais peur. Ma seule réaction fut de la regarder dans les yeux, lui prendre sa main et la serrer très fort. Plus on se rapprochait de cette ville, plus je doutais que ce soit Los Angeles. Alors je demandai à Emily :
-Où allons-nous ?
-A Los Angeles.
Emily regarda par le hublot, s’affola, se retourna et dit :
-Pourquoi on est à New York ?
Je restais bouche-bée quand nous entrâmes dans le cœur de New York. Tout devint clair dans ma tête : les deux hommes en noir, la dispute, le bruit sourd qui n’était autre qu’un coup de feu et ses deux tours dont nous nous rapprochions dangereusement. A partir de ce moment, tout se passa très vite. Je regardai Emily et je lui dis :
-N’aies pas peur, je te protégerai jusqu’à ton dernier souffle. Je t’aime.
Alors je l’embrassais pour la première et la dernière fois, en ce jour du 11 septembre 2001.

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Post scriptum

Aujourd’hui, onze ans après, personne n’a oublié ce drame qui a touché des millions de personnes, beaucoup se rappellent de ce qu’ils faisaient lorsqu’on leur a annoncé la tragédie. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’ajouter des souvenirs personnels à notre travail.

«Je jouais chez des amis, lorsque leur mère est arrivée en pleurs. Elle nous a dit de rentrer chez nous parce qu’il s’était passé quelque chose.»

Pauline


«J’étais chez moi. Nous avons passé toute la journée à regarder ce drame au télé-journal.»
Elisa C.


«Nous étions en ville avec mes parents et mes deux sœurs. Nous sortions d’un magasin de chaussures et nous avons eu très peur de ne voir plus personne dans la rue. Tout le monde était rentré chez soi ou
regardait la télévision dans un restaurant. Nous comprîmes quelques minutes après car ma grand-mère nous a appelés pour nous expliquer la situation.»
Roxane

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