5. Une page se tourne
Pendant un certain temps, madame de Fondeville le fixa puis, parvint avec peine à bafouiller quelques paroles plus ou moins compréhensibles:
- Heu...c’est...c’est...vvv...vvous...Roucoulettes?
- Je vous demande pardon Sybille, mais je n’ai pas entièrement compris ce que vous venez de me dire... répondit tranquillement le potier avec un sourire jusqu’aux oreilles, heureux d’avoir de la compagnie.
- Vous... vous connaissez mon prénom! répliqua Sybille avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- Bien sûr! Je connais la majorité des couples mariés, tels que Frank et vous, car au bout d’un certain temps de vie commune, une des deux personne trouve parfois que la communication avec l’autre est plus difficile. Alors, il vient me demander conseil. Je lui propose donc une Roucoulette, dit-il simplement, et c’est ainsi que ce vase est entré en possession de votre mari, s’ajoutant au fait que c’est grâce à cela que je vous connais.
Les deux amies le regardèrent fixement la bouche grande ouverte.
- Oh mon Dieu! Que je suis mal poli! Je me présente: George Martinet, potier comme vous l’avez déjà sûrement remarqué. ajouta-t-il avec un large sourire.
- Enchantée, monsieur Martinet, répondirent à l’unisson ses interlocutrices.
Durant de nombreuses heures, ils discutèrent et firent connaissance. Plus tard, les deux petites dames repartirent.
Au fond d’elle-même, Sybille comprit que, grâce à cette rencontre inattendue, elle pouvait enfin faire le deuil de son bien-aimé mari, Frank.
Clélia
4. Le jumeau
Lorsque Madame Dupuit ouvrit la porte, c’est avec soulagement que la femme de Frank remarqua que son amie n’avait pas changé : toujours aussi petite et boulotte, sa canne en forme de serpent, ses beaux yeux bleus, son front tout ridé et ses cheveux coiffés avec soin. Elle avait soixante ans. Quand Madame de Fondeville raconta sa fameuse histoire à son amie, les deux personnes décidèrent de retourner dans cette maison.
Arrivées là-bas, elles ouvrirent la porte d’entrée. Les yeux bleus de la soixantenaire s’illuminèrent en voyant la beauté de ces innombrables vases. Elles avancèrent dans un couloir recouvert de moquette rouge. Au bout de ce passage, il y avait une chambre. Là aussi, des vases. Et cette fois-ci, ils sont posés sur une grande table couverte d’une magnifique nappe en dentelle. Les deux vieilles dames aperçurent une baie vitrée. Elles l’ouvrirent et entrèrent sur un long balcon. Au bout, il y avait une porte qui menait à un mur jauni par le temps, et sur ce mur, il y avait une porte en fer forgé. Elle était très grande et imposante. Sa poignée était en or sculpté.
Lorsque elles l’ouvrirent, la stupeur les frappa. C’était comme si elles se prenaient une grosse claque ...
Talissa
Et bientôt, la suite de l’histoire par... adressez-vous à Elisa ou à Pailine !
3. Le numéro 38
A peine eut-elle achevé sa phrase qu’elle vit un petit morceau de parchemin noirci. Sans doute s’était-il retrouvé sur le sol suite à la chute de La Roucoulette. Intriguée, Madame de Fondeville le saisit. Rendus moites par la chaleur, ses doigts peinèrent à le dérouler. Cinq mots griffonnés à l’encre noire d’une main qui paraissait tremblante ornaient le petit parchemin: Chemin du Joli-toit numéro 38.
Madame de Fondeville d’une curiosité presque maladive, prit ce qu’il restait du vase, puis, se rendit à cette adresse sans plus attendre, oubliant complètement la conférence à laquelle elle était, de toute façon, déjà en retard.
Le bruit de ses talons qui martelaient le sol, résonnait dans sa petite tête. La voilà qui était arrivée au chemin du Joli-toit. Elle se mit à chercher du regard le numéro trente-huit. Ah le voilà...! Au milieu de la rue à droite. C’était une petite maisonnette semblable à une maison de poupée. Une fois sur place, elle poussa le portail noir qui la séparait de la propriété, avança de quelques pas puis tira deux fois sur une petite corde qui agita une cloche. Elle trouva ce dispositif tout-à-fait amusant. Aucune réponse. Elle tira à nouveau sur la cordelette, personne ne vint lui répondre. La petite dame attendit quelques instants, puis, se décida à entrer. La porte n’était pas verrouillée, elle l’ouvrit et ce qu’elle vit, la figea de stupeur.
Clémence
Et bientôt, la suite de l’histoire... par Talissa!
2. Souvenirs, souvenirs
C’était un matin de printemps, le soleil réchauffait les quelques fleurs arrivées prématurément. Comme tous les matins depuis maintenant dix ans, elle s’était réveillée à 5h05, comme tous les matins depuis maintenant dix ans elle avait préparé le déjeuner pour son mari et elle, et, comme tous les matins depuis maintenant dix ans, elle avait dépoussiéré tous les cadres de la maison. Il faut dire que c’était une sacrée maniaque.
Alors qu’il était déjà 7 heures passées de 20 minutes, elle décida d’aller voir Frank. Frank (son mari) avait pour habitude de se lever à sept heures précises, et pas une seule fois, non pas une, il s’était levé plus tard. En montant les escaliers qui la séparaient de l’étage, elle aperçut la Roucoulette. La Roucoulette, le vase que son mari lui avait offert la veille à l’occasion de leurs 20 ans de mariage. Quand elle arriva dans la chambre, elle l’appela :
- Frank !
- Frank voyons, il est 7h25 passé !
- Frank si tu continues comme ça je vais être obligée d’aller seule au marché.
Lorsqu'elle revint à la réalité, elle fut frappée par la clarté de ses souvenirs. Ils dataient déjà d'il y a cinq ans. Une larme coula alors sur sa joue. Oh non ! Elle devait aller à cette conférence, et même si elle n’était pas la plus jeune, ni la plus belle, il ne fallait pas qu'on voie qu'elle avait pleurer. Elle prit La Roucoulette dans ses bras, la serra très fortement et se rappela toutes ses merveilleuses années passées avec son mari. Elle avait regretté un certain nombre de fois d’avoir vendu ce vase et de s'être séparée de leur maison après la mort de Frank, mais c’était trop dur.
Elle regarda sa montre. Midi pile. On non ! Et voilà, elle est officiellement en retard. Elle qui est toujours en avance. Dans la précipitation, elle oublie le vase et le laisse tomber. Il se brise alors en deux, seule la gravure Roucoulette reste intacte.
Pauline
Et bientôt, la suite de l'histoire... par Clémence !
1. Il vous est sûrement déjà arrivé
Madame de Fondeville possédait une maison fort jolie avec une nouvelle cuisine dont elle n'était pas peu fière. Un mois auparavant, elle avait appelé un artisan renommé pour la construire. Elle était donc à la recherche d’ustensiles pour celle-ci lorsqu’elle aperçut cette enseigne. Madame de Fondeville entra. Une odeur familière y régnait. Elle inspira profondément cette odeur, qui, chaque fois qu'elle l'humait, la faisait penser à ses grands-parents. Un homme d'âge mûr se tenait au comptoir. Les yeux plissés, ses lunettes sur le bout du nez, il ne la vit pas entrer. On entendait des rires dans la rue. Madame de Fondeville regarda autour d'elle. Toutes sortes d'objets indispensables y étaient rassemblés: un cactus, une lampe sans ampoule, un parapluie à trous,... Intriguée par une frange de tapis, elle se pencha. Quelque chose attira son attention.
Soudain, elle sursauta, ce qui réveilla le tenancier. Elle se pencha, se pencha encore sans en croire ses yeux, et le vit.
Elisa B
Et bientôt, la suite de l'histoire... par Pauline !