Professionnalisation des enseignants

Capture d’écran 2012-12-17 à 17.00.55

L’un des principes sur lesquels repose l’exerce des sciences médicales affirme depuis longtemps déjà que tous les hommes ne souffrent pas des mêmes maux et qu’il serait aujourd’hui insensé de proposer le même traitement à un homme à la main coupée et à un diabétique.

P1140414

On ignore aujourd’hui sur quels principes fondamentaux repose l’organisation de notre école. On continue à trancher en tous sens, à couper, arracher ou raser, à proposer à chacun les mêmes menus, les mêmes régimes, les mêmes opérations, les mêmes exercices et les mêmes devoirs, dans un espace qui n’a pour ainsi dire pas changé depuis deux siècles. C’est, paraît-il, administrativement plus économique. Oui tant qu’on accepte de laisser tout le pouvoir au jacobin qui sommeille en nous. La centralisation administrative a pourri le rêve d’un monde plus équitable au XXème siècle, elle s’attaque désormais au monde libéral avec un succès comparable.
Qu’on se le dise une fois pour tout, il est impossible de maintenir l’idée de groupe homogène, qui est au principe de toutes les organisations scolaires actuelles, avec l’idée selon laquelle les besoins de chacun diffèrent. Vouloir mener ensemble ces deux objectifs nous condamnent à perdre sur les deux fronts. Il y a des grands écarts dont on pourrait ne pas se relever.
Les instituts de formation des enseignants me font penser à ces cirques de province que l’on parque à l’entre-saison en périphérie des villes, on s’y entraîne à l’abri des regards à moins souffrir des contradictions, en continuant notre apprentissage du grand écart, en s’initiant à la voltige, au contorsionnisme, au jonglage et à la prestidigitation. On appelle ça professionnalisation.

Jean Prod’hom