Laïus, topo et cliché

Journal de Thalia

Journal de Thalia

Mardi 19 août 2015

Papi est mort aujourd’hui. Nous allons déménager dans quelques semaines dans sa grande maison à la campagne. Je m’écrase sur mon lit et je pleure la tête enfouie dans mon oreiller blanc que j’avais reçu de papi. Après m’être vidée de toutes les larmes de mon corps, je descends les escaliers raides en bois qui font « crac » et j’arrive au salon. Maman m’a préparé de la semoule au cacao et au sucre. Le bol m’attend fumant sur la table basse devant la télé, je l’allume et je tombe sur le film Home. Au bout de cinq minutes je l’éteins en baillant et je m’endors sur le canapé en cuir beige. Je me réveille vers trois heures de l’après-midi et décide d’aller monter P’tit Pois. Je prends mon vélo blanc et mauve et je vais en direction de l’écurie. Après une longue balade réconfortante je me rends compte que la nuit commence déjà à tomber. Je m‘occupe de P’tit Pois et je file à la maison. Je prends un bout de tarte au pommes et je monte lire  La face cachée de Margo. Je n’ai plus la force d’écrire et je vais ma coucher. Bonne nuit!


Mercredi 20 août 2015

Je me prépare pour aller manger chez nos futurs voisins. Je suis contente car il y aura peut-être un garçon de mon âge. Papa m’appelle car il faut qu’on parte.

Je viens de revenir de chez les Carensse et ça c’est super bien passé. Le garçon de mon âge est super beau, il s’appelle Lucas. Pendant que nos parents prennent l’apéro on va visiter le grenier de papi. Il est sombre et sale. Au fond de la pièce se trouve une malle très ancienne et abimée. Elle nous étonne tout de suite. Alors on s’en approche et on voit un cadenas, un gros cadenas. On se regarde et on fouille dans tout le grenier pour trouver la clé. Au moment où Lucas la trouve dans un tiroir poussiéreux, maman nous appelle pour aller manger. On descend super déçus mais on se réjouit dès qu’on voit les pizzas jambon de parme roquette qui nous attendent encore chaudes. On se dépêche de manger, on se regarde et on se chope un fou rire tellement fort qu’on recrache tout notre verre d’eau sur la table. On se calme, on monte au grenier ouvrir le coffre. On se re-chope un fou rire et cette fois je tombe dans l’escalier tellement qu’on se marre. Je me relève et on se dirige vers la malle. On retient notre souffle et il tourne la clé de ce fameux coffre. On retrouve des tonnes d’objets, de papiers et de bric-à-brac mais surtout une enveloppe avec mon nom inscrit dessus. Je la prends délicatement et l’ouvre en tremblant. Voici la lettre:

Chère Thalia,
Si tu lis cette lettre, c’est surement que je suis parti. J’aimerais que tu restes heureuse et que tu partages le mystère contenu dans ce coffre avec un ami.
Je t’aime pour toujours.
Papi

Des larmes chaudes ruissellent sur mon visage. Lucas me console et me prend dans ses bras, il sent bon. On reprend nos esprits et on se met à fouiller dans le coffre. On trouve une sorte d’objet noir rectangulaire avec deux yeux sur le devant. Je regarde Lucas en lui demandant s’il voit ce que c’est. Il m’explique que c’est une cassette et qu’à l’époque les gens utilisaient ça comme des CD ou maintenant des fichiers audio. Heureusement, il y a aussi un lecteur. A ce moment-là, j’espère vraiment qu’on pourra écouter le message de papi. Lucas enclenche l’appareil, il grésille puis rien, le vide. Je réessaye avec une lueur d’espoir. J’entends un mot puis deux, puis toute une phrase dite par une voix rauque et grave. C’est bel et bien mon papi.

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