Texte sans la lettre U
Je m'appelle Kasoace la tomate, enfin je m'appelle simplement Kasoace, je viens de germer et maintenant, je vois le soleil. J'ai plein de voisines, elles sont vertes et oranges.
Le matin et le soir, la chose énorme vient me donner à manger et à boire, elle me chante constamment des chansons, et des fois, ça m'énerve, mais ça me flatte.
Comme je grandis tellement ces temps-ci, j'ai mal à la tige. Mes voisines se font ramasser et je ne comprends pas…
Finalement la chose énorme décide de m'arracher de ma tige, je me sens libre. Je vais enfin percer le mystère des disparitions !
Je ne me sens pas bien, on me déplace en permanence et j'en ai marre. Je n'imaginais pas ça. Après m'être fait asperger de pesticides et cogner contre des centaines de tomates, je rencontre mon ami Gaspard, cela faisait si longtemps !
On parle énormément de notre expérience, en fait on vit la même chose.
On aimerait s'évader loin d'ici, mais comment le faire, on est des tomates. On n'a pas de pieds ni de jambes. C'est probablement impossible.
Ces temps-ci, je déprime et j'ai renoncé à partir car Gaspard s'est fait enlever, j'ai l'impression de ne pas avoir de raisons de vivre. Je regrette tellement mon enfance…
Je me sens défaillir et partir dans les airs, serrée par des doigts, j'essaie de me débattre mais en vain, j'abandonne. J'entends : Bip, bip.
L'endroit est froid, on m'y a déposé il y a déjà bien longtemps. A côté des navets et des carottes je me sens comprise, car elles ont des histoires similaires à la mienne.
Jamais je n'avais pensé m'entendre avec ce genre de personnes-là. Le noir s'en va. Des doigts apparaissent et s'emparent de moi et mes trois amies carottes.
En ce moment, je me sens lamentable, les doigts commencent à m'enlever ma chair et j'ai extrêmement mal. Après, ils me jettent dans le pire endroit de ma vie, je crame et n'arrive pas à respirer. C'est horrible je n'en…
Kasoace est morte le 24 mars 2016, cramée dans une casserole.
Esther, Juliette, Zéa
Texte sans la lettre O

Un livre bleu se baladait dans une prairie verte. Subitement, un tyran cyan criant gravement arriva une hache jaune à la main et tailla les têtes des gens du village des Aubépines.
La tribu des livres se cacha dans un grenier magenta appartenant au prêtre de la ville.
Le tyran interdit d'articuler la lettre «...». Mais il s'appelait lui même la teinte du mélange du bleu et du magenta. La tribu des nuages blancs grimpa sur l'Everest et sauva la tribu des livres en lançant une pierre sur la tête du tyran ce qui le tua instantanément. Ils vécurent heureux et lurent plein d'enfants.
Zéa, Juliette, Esther
Texte sans la lettre I

Lulu la tortue volante se balade au bord du lac enchanté. L'eau est calme et les arbres sont en fleurs, pourtant c'est l'automne. Dans le pays de Lulu on ne trouve pas de créatures concrètes, son compagnon est un éléphant couleur menthe de la grandeur d'un lézard et sa sœur est un fennec orange fluo avec un bec de canard et des pattes de flamant rose. Elle regarde sa montre en forme de salade, déjà l'heure de manger! Lulu rentre en courant chez elle.
Esther, Juliette et Zéa
Le journal d'Hugo (03)
Le lundi 25 septembre 2014
Ce matin, je me réveille très tôt car il me faut trente minutes en bus pour aller à l’école. J’y arrive enfin, il y a trois grands bâtiments, à la sonnerie je ne sais pas où aller. J’arrive donc avec 5 minutes de retard. En entrant tout le monde me dévisage, le prof me gronde dès la première heure. Il me demande de me présenter, je deviens tout rouge. Je dois aller m’asseoir à côté d’un certain Rudolph qui à l’air plus grand que moi en âge comme en taille. Je rentre à la maison triste et déçu, aujourd’hui je n’ai pas fait de connaissances. Maman me demande pourquoi j’ai l’air déçu, je lui raconte ma journée, elle me réconforte en me disant qu’au fil du temps je me ferai des amis mais je suis quand même triste car au jour d’aujourd’hui je n’ai aucun ami. En plus je vais encore dormir par-terre.
Texte sans la lettre E
Juliette et Zéa
Texte sans la lettre A

Je rentre chez moi. Sur le trottoir, un homme se promène, ses deux musettes remplies de légumes entre ses doigts. Je suis derrière lui et brusquement il se retourne et me hurle «Bonjour !».
Il me voit, je le vois. Une petite seconde je crois que c'est le père d'une copine. Or, comme il m'est inconnu, je le contourne. Je continue mon chemin jusque chez moi.
Juliette et Zéa