Ephémère printemps
Je pourrais bien sûr capturer l’image du champ de colza qui s’étend jusqu’aux montagnes majestueuses, ou celle du pommier du jardin noyé dans les pissenlits éclatants.
Je pourrais même tendre un micro et enregistrer le grincement du trampoline accueillant à nouveaux les enfants rieurs, ou celui de l’eau limpide de la fontaine libérée de son étau de glace.
Mais je ne peux pas voler les senteurs des après-midis de printemps, en extraire l’essence la plus délicieuse et en remplir un flacon.
Je ne pourrai pas ressortir ce flacon et en aspirer les effluves lors des tristes jours de novembre.
Le perfectionnement des technologies peut avancer, il peut même courir ! L’air de mai lui file toujours entre les doigts.
Il reste éphémère. Précieux.

Céliane
Si j’avais ce don subtil
John Howe
Si j’avais ce don subtil
Si j’étais assez habile
Si je savais illustrer
Chaque rêve chaque pensée
Si j’avais cent paysages
Cent ciels et cent visages
Des princesses amoureuses
Des créatures monstrueuses
Qui jaillissent de ma main
Sur du papier à dessein
Si de mes doigts assurés
Tout un monde apparaissait
Des mers de peinture à l’eau
Des fleuves tracés au pinceau
Si je mélangeais les couleurs
Comme une palette de bonheur
Alors je dessinerais sans cesse
Dans une infinie allégresse
Céliane
Un univers de petits riens
Un verre de cristal
Objet des plus banal
Au loin le soleil
Tous les jours pareil
Qui s’associent pour
Faire apparaître l’amour.
La nature est bien faite
A vos plumes poètes
L’imagination sans fin
Créez jeunes écrivains
Sur le monde autour de vous
Inventez milles textes fous !
Céliane