Les élèves de la classe 6

Ce serait

Ce serait un monde
Un monde qui n’en serait pas vraiment un
Impossible de vivre
Dans nos jardins tu t’amuses

Ce serait un malheur
Ulysse qui aurait été tué par Polyphème
impossible de continuer
l'Odyssée serait terminée

Ce serait un malheur
Mon compte qui s'est bloqué
Impossible d'y croire
Heureusement il s'est débloqué

Ce serait un délai
Un délai qui me nargue
Impossible de trouver les mots 
Les aiguilles de l’horloge tournent en continu

Ce serait toute une histoire
Si le dictionnaire qui est penché tombait
Impossible de savoir ce qui se passerait ensuite
car il y a trop de possibilités

Ce serait une vie sans école
Une vie qui ressemble à nos week-ends
Impossible de nous coucher avant l'heure à laquelle nous nous levions
Cette vie ennuierait les élèves

Ce serait un changement
Des erreurs que je regrette
Impossible d'annuler
J'ai déjà fait mes choix

Ce serait comme le commencement du monde
Une histoire qu’on découvre peu à peu
Impossible de ne pas tenir compte des conséquences
Chaque lieu objet et personne a une histoire

Ce serait un jour sans chauffage
Une veste que tout le monde porterait en tremblotant
Impossible d’écrire sans les gants
Le froid est sans pitié

Ce serait une histoire
L'ouvrier qui tombe
Impossible de se rattraper
Les élèves regardent sa chute

Ce serait un acte
Un changement qui bouleverserait la suite
Impossible de l'arrêter
Je ne l'ai pas choisi

Ce serait un scandale
Les pensées qui serait condamnées
Impossible de s'échapper
La vie ne serait plus intéressante

Ce serait un détail
Un détail qui changerait tout
Impossible de revenir en arrière 
Et ce détail changerait ma vie 

Ce serait une journée d’école
Un lundi matin qui m’aurait fait voyager 
Impossible de me réveiller
Je dormirais 

Ce serait une torture
Une torture qui n'en finirait pas
Impossible de ne pas en jouer ou de ne pas en écouter
La musique remplit mes vides

Ce serait une vie
Une vie qui manquerait de couleur
Impossible de l'imaginer
En effet notre vie est un arc-en-ciel

Ce serait un mal de ventre
Ce mal de ventre qui dure toute la nuit
Impossible de dormir
Je me réveille

Ce serait un retour sur mon matelas qui apaiserait mes pupilles
Ces clubs que j’affectionne tant ne m’appartiendraient pas si on ne me les avait pas conseillés 
Impossible de s’arrêter lorsque le départ est annoncé sans quoi on risquerait d’échouer
Je modifierais mes programmes

Ce serait une sensation
Un voeu qui se réaliserait
Impossible d'être prisonnier
Pour voler il suffit de rêver

Ce serait le chaos
Le monde d'aujourd'hui qui se transformerait en monde d'hier
impossible de faire demi tour
Ce serait le début de la fin et la fin des si

Ce serait une matinée d'été
Le soleil enfin là
Impossible d'avoir froid
Il ferait chaud

Ce serait comme le commencement du monde
Une histoire qu'on découvre peu à peu
Impossible de ne pas tenir compte des conséquences
chaque lieu a une histoire

Ce serait un jardin
Un jardin qui fleurit
Impossible de partir
De ce paradis vert

Ce serait une autre planète
Une Terre qui a changé
Impossible de la reconnaître
L'Amérique n'y est plus
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Lieux

Rien n’a changé depuis plus de vingt ans, les élèves et les enseignants vont et viennent d’un pas régulier, affairés, sérieux, puis les portes se ferment et le silence revient. Je suis assis sur la troisième des cinq marches qui conduisent à la nouvelle bibliothèque du collège, pour la première fois. Par la baie vitrée à l’ouest, j’aperçois les crêtes enneigées du Jura, longues et lointaines, au pied desquelles s’égrènent des villages que je connais bien. A vrai dire je les devine, plus proches et vivants que jamais. Je murmure leur nom : Bérolle, Mollens, Montricher, L’Isle, La Coudre, Mont-la-Ville, La Praz, je demeure immobile, un instant encore, le regard tendu, l’oreille aussi, le corps, je crois, là-bas. Je songe à Paludes.

"Paludes, c'est spécialement l'histoire de qui ne peut voyager; – dans Virgile il s'appelle Tytire; – Paludes, c'est l'histoire d'un homme qui, possédant le champ de Tityre, ne s'efforce pas d'en sortir, mais au contraire s'en contente; voilà..."

Je serais volontiers resté un instant encore accroupi sur ces escaliers, comme autrefois sur les escaliers de Chandieu, sur les escaliers de pierres du Buisson, ceux du jardin de Riant-Mont, de Colonzelle, sur ceux du grenier de Bursins, sur les escaliers Hollard, sur ceux du parvis du dôme de Montepulciano, sur tous ces escaliers, souches et bancs de pierre, sur tous ces murets et ces perrons qui m'ont fait l'égal de Tytire : un champ et m'en contenter.

JP

Pasted Graphic


A côté du restaurant
une formidable étendue de sable artificiel
qui me transporte jusqu'à une plage lointaine de Grèce

Verbier cette station où je me rends en hiver
La neige qui est fraichement tombée
Les montagnes qui nous entourent
Les pistes longues et belles
Les restaurants où l’on mange la bonne fondue
Le snow park tout en hauteur
La piste de luge relativement compliquée
Le petit pub en basse station avec ses billards
La vue imprenable sur la vallée du Rhône
La patinoire où je m’amuse l’après-midi
La boulangerie avec ses bons petits pains
Verbier la station où je me rends en hiver

Une dalle qui est assemblée avec d’autres dalles
Une chaise
Deux chaises
Une table qui se trouve à cet endroit
Deux coussins beiges
Une nappe qui est posée sur la table
Le soleil qui nous réchauffe en éclairant toute la surface
Un endroit qui est tellement agréable la terrasse

17h00 17h30 peut-être
Des oiseaux bleus des rouges des bruns et des verts aussi
Un bruit quelconque un grincement retentissant une voie lointaine
Un chat qui passe une voiture qui s’en va un voisin qui rentre
Dans une coquille
Confortable et colorée
Ni chaud ni froid
Un cahier déjà fermé
Un cahier jamais ouvert
Une vue magnifique
Le soleil qui brille
Partout des petits diamants
Un arbre qui perd ses feuilles
Une table en bois
Un chat qui passe
Une magie qui opère
Des sourires rayonnants
Des cris des pleurs
Des pensées vagabondes
Différentes émotions différentes vies différents lieux

Un endroit précieux
Mon endroit merveilleux
Un champ de blé
Ce champ qui est comme un tapis en or
Des arbres verts qui se chuchotent des mots doux
Ces arbres verts qui semblent me cacher des merveilles
Une brise légère
Cette brise qui me dit « bonjour »
Une rivière bleue qui est comme le ciel sans nuage
Des gouttes d’eau qui semblent dormir en suivant le courant
Oh mon Dieu
Oh mon pays merveilleux
Ce lieu qui est gravé à jamais dans mon cœur

Une petite porte entre mon lit et ma bibliothèque
La porte qui me permet de m’enfuir de la vie en gardant les yeux ouverts
Derrière cette porte
Une petite chambre avec comme lit de la mousse cachée par un vieux drap
Des dessins colorés qui montrent que j’ai grandi en passant du petit chat difforme rouge bleu et vert au chat aux couleurs et aux expressions de chat
Le soleil sur mes dessins qui souriait a désormais perdu son sourire
Mais heureusement quand je rentre dans cette petite chambre je reviens au temps où j’était petite où je dessinais des dessins joyeux et fantastiques et où mes rêves pouvaient sortir de mon lit

Du haut de l'arbre qui domine le jardin
Seule ou avec un chat
Le temps qui s'arrête
Et le bruit des voisins
Les feuilles qui bougent
Le vent qui souffle

Des mots qui se transforment en images puis en films
Un truc banal au début fantastique à la fin
L'impression d'être aspirée
Le besoin de le dévorer en une fois
Entre fantastique réalité policier
Des lignes qui nous mènent jusqu'au bout du monde

Un ballon rond pour deux équipes
L’herbe verte chatouillée par nos pieds
Le soleil qui brille pour mieux jouer
L’hiver qui s’approche pour nous priver du plaisir d’être avec toi
Ah mais que ferons-nous donc sans nous voir

Une colline
Des grosses pierres qui forment un château
Un beau chien noir
Les vaches qui broutent l’herbe verte
Une fermière attentionnée
Les caresses du vent sur mes joues
Le calme
L’odeur de la caillée
Le pain et le fromage grillés au bout d’un bâton au feu de bois
Dormir à la belle étoile
Le temps d’une nuit d’été
Le chant des sauterelles
Mais quand même la peur du noir
Et soudain
Un cri
Une mère assise sur un nid de fourmis
Nous dit
Vite au lit

Dehors lorsque la pluie tombe
Dans l'eau claire d'une piscine
Une sensation de légèreté
Un simple sentiment de liberté 

30 minutes 45 minutes 1 heure ou plus les heures passant mais toujours autant accueillant
malheureusement seulement durant l'été lorsque le soleil est présent
De couleur rouge avec un drap blanc orné d'éléphants
chants d'oiseaux papillons le vert qui domine les nuages qui viennent et qui repartent 
Endroit calme reposant banal également mais très plaisant

Un voyage pénible
Une arrivée chaque fois différente
Une marche deux marches trois marches
Une vue sublime
Les tulipes de juin
Le torrent s'écoule en-dessous
L'odeur du bois
Le retour
Une chose qui arrive un jour

Au-dessus de tout et pourtant si bas 
Une vue interminable
Une mer éblouissante
Une bagarre toujours présente
Un espace tellement étroit
Le vent 
Le calme
La joie

Ma balançoire
Qui me fait voler
Quand je suis seule
Dans mon jardin

Un magnifique coucher de soleil
Des oiseaux qui volent sans savoir oú ils vont
Des feuilles de palmier secouées par le vent
Des grains de sable dorés
Des vagues qui font du bruit chaque fois qu'elles s'écrasent
Des enfants que l'on voit rire et courir dans tout les sens

En France
Dans le sud-ouest
A 40 minutes de l’Espagne
Neuf heures de trajet
Pendant les grandes vacances
Un petit village tranquille et isolé
Un deux trois des milliards de grains de sable qui s’étendent sur des milliers de kilomètres de plage
La magnifique vue depuis les dunes sur l’océan Atlantique

Les pieds qui sont un prolongement de l’âme et qui sont mis à nu
Le corps fatigué qui est allongé dans l’herbe moelleuse
Les nuages qui passent dans le ciel bleu en jouant à cache-cache avec le soleil
Les montagnes majestueuses qui vous surveillent avec bonté
Les gens qui ne comprenaient pas mais qui ont désormais compris
Ah le Grand Paradiso quel paradis

Un ciel bleu comme l’eau au bord de mer
un après-midi magnifique
un terrain boueux
des glissades comme une pierre de curling
des équipes de toutes les couleurs
des ballons partout
le soleil qui descend
un match explosif
une victoire
joie
fatigue

À des milliers de kilomètres
Loin de tout
Si près en même temps
Un jardin que les fleurs remplissent
Les couleurs

Des soirées
Dans une patinoire
Des joueurs
Une ambiance incroyable
Des supporters qui s’enflamment
Des chants d’encouragement
 
En été
Cette odeur qui m’enivre
Les herbes hautes qui me chatouillent le nez
Comme la liberté
Personne  
D’où j’aperçois les montagnes
Au loin les aboiements des chiens
Une cachette méconnue
Des bruits qui m’apaisent
Comme un enfant
Mon coquelicot
L’ombre de l’arbre
Ce lieu qui me rappelle une course folle
Hourra

Une villa
Le soleil qui rend les dalles brûlantes
L'herbe verte arrosée la veille
Une piscine
Le bruit de l'eau qui retombe sur les dalles
Un livre surprenant
Une sieste sur une chaise longue

le bruit des vagues
le soleil éclatant
le sable qui brule les pieds
les rires des enfants
l'horizon sans limites
les hautes falaises
une odeur inoubliable
un sentiment unique

Le Bryce Canyon
les montagnes pourpres
le ciel azur
le bruit qui résonne loin de moi


Des figuiers lourds de fruits
la délicieuse odeur du sud
l’ombre des platanes qui se découpent sur l’herbe
le soleil sur ma peau
la chaise longue qui attend
l’herbe sous mes pieds
le bleu épuré du ciel
le roucoulement de la tourterelle
le mystérieux cyprès
le vieux tracteur
le silence
le gazouillis du coucou
le doux ronronnement des cigales
le bruissement des feuilles là-bas
le faux silence

La nuit qui se tient tranquille à l’extérieur
Le silence troublé par la radio
Les lumières qui défilent au loin
La fatigue
La simple fatigue d’avoir trop parlé
La fin de ce qui était joie et plaisir
La route vers notre point de départ
qui nous fait croire que tout ça n’a servi à rien
L’obscurité qui enveloppe l’arrière de la voiture

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