Le nom et ses expansions


L’émoucheur

Dans une société rurale, où le bétail et les chevaux étaient infiniment plus nombreux que les humains, les parasites de toute espèce, et spécialement les mouches, constituaient un véritable fléau. Lorsque l’émouchoir traditionnel (fait d’une queue de cheval attachée à un manche) et autres papiers gluants ne suffisaient plus à se défendre contre l’invasion, ou encore pour faire place nette avant une fête de famille, on faisait appel à l’émoucheur. Celui-ci s’installait dans la maison après en avoir fait sortir tous les occupants et là, il répandait une mixture nauséabonde dont la composition, soigneusement tenue secrète, avait pour effet de délivrer les lieux des encombrants insectes. Bien entendu, seul dans la place, l’émoucheur pouvait y faire ce qu’il voulait, et en particulier satisfaire une curiosité parfois indiscrète. Cet aspect secondaire de son activité lui valait divers sobriquets, traduisant la méfiance et le vague mépris dont il était l’objet. Parmi ceux-là, notons l’émouchard qui par simplification a donné naissance à notre mouchard moderne.

Un moniteur ardent avec un soleil sexy
un médecin sanglant avec une blessure en blouse blanche
un bonnet dangereux avec un moniteur à pompon
des bains enneigés avec une piste bouillonnante
un soleil en short avec un élève brillant
une boum noire avec un tableau éclatant
un réveil mac avec un ordinateur inutile
un camarade haut en couleur avec un paysage menteur
les rangements en chansons avec un matin en désordre
un car large avec une route moche
un télésiège pour poneys avec un pré pour personne
un rhume efficace avec des médicaments qui coulent
une valise trop chaude avec une combinaison pour un voyage au centre de la terre
un arbre rapide avec un snowboarder enneigé
une salle appétissante avec un hamburger mal rangé
une marche glissante avec une piste gigantesque
un ski à quatre personnes avec un chalet mince
une histoire à se fatiguer avec un dortoir à dormir debout
un bonhomme à la fraise avec une glace de neige
la neige ensoleillée avec du soleil blanc
des enfants de ping-pong avec des tables malades
un ping-pong à poignées avec un baby foot à raquettes
des skis fondus avec une neige de marque
des élèves ensoleillés avec un village de jeunes
une piste à la vanille avec une glace ensoleillée
des matchs rouges avec des pistes de foot
des chambres poudreuses avec des pistes en désordre
une marche décevante avec un match lent
une neige appétissante avec de la nourriture fondue
des matelas jolis avec des snowboards durs
un réveil extraordinaire avec un voyage difficile
une chute joyeuse avec une matinée douloureuse
une pensée qui déborde de joie avec une fille dans la tête


Depuis la semaine dernière, les pruniers du verger font leurs belles fleurs blanches. On ne pense plus à la neige d’hier. Soudain, l’employé communal qui habite à côté de chez moi passe relever les compteurs. On a consommé, cet hiver, une quantité d’eau impressionnante. On s’assied à l’extrémité du muret pour causer des affaires locales. Dans les arbres, parce que le soleil brille, on entend une ribambelle d’oiseaux qui chantent sans discontinuer.