La Falaise du Goéland
09 mars 2014 Rangé dans : It's so lucky
Nous étions Clara et moi, en ce dernier soir d'école avant de longues vacances d'été, sur la Falaise du Goéland, notre endroit fétiche. Nous discutions de choses et d'autres, on riait pour n'importe quoi en regardant le soleil se coucher sur l'océan. On était heureuses, tout allait bien.
Au cours de la discussion, nous avons commencé à ne plus être d'accord l'une avec l'autre, et après une heure de débat colérique, rien ne pouvait nous arrêter dans notre rage.
- De toutes manières tu me contredis sans arrêt Anna. Quand te rendras-tu comptes que tu n'es pas seule sur cette terre! Tu n'es vraiment qu'une sale égoïste! me cria-t-elle.
- Pardon? Je te rappelle que c'est toi qui a commencé à me crier dessus!
- Quoi? T'es une menteuse en plus! T'es vraiment qu'une pauvre fille égoïste et hypocrite! Tu vas finir toute seule sans personne pour t'aider!
Ces derniers mots retentirent dans ma tête comme un boulet de canon. La colère s'empara de moi, et d'un geste rageur je venais sans m'en rendre compte de la pousser du haut de la falaise. Je vis son corps tomber comme au ralenti, avant de s'écraser sur les rochers qui se trouvaient en-bas. J'entendis son cri, son dernier cri résonner au-fond de moi. De lourdes larmes coulèrent sur mes joues. Je venais de tuer ma meilleure amie... En rentrant au village, j'annonçai à tout le monde qu'elle avait glissé.
Deux jours plus-tard, à ses funérailles, je restais silencieuse. La tristesse, mais surtout la honte avait rempli mon coeur. La honte de ne pas avoir eu le courage d'annoncer mon crime. A la fin de la cérémonie, au cimetière, je restai là à regarder la pierre tombale, sur laquelle il était gravé:
Clara Dargent
9.6.1999 - 5.7.2013
Et rien d'autre.
Le soir venu, je revins sur la Falaise du Goéland. Le vent soufflait, le soleil se couchait. Soudain, Clara apparut devant moi, les yeux pleins de haine. J'eus d'abord très peur, mais ensuite je me remis à pleurer. Je la vis s'avancer, plus dangereuse que le diable. Elle s'approcha, passa au-travers de moi, arriva au bord de la falaise, et comme le soir de sa mort, son corps partit lentement en arrière, sans que je ne puisse rien faire... Le vent souffla encore plus fort et, mêlé à lui, j’entendis le long cri de Clara. Je courus voir en-bas de la falaise, mais il n'y avait rien d'autre que ces maudits rochers.
- Comment est-ce possible? Je viens de la voir tomber, et il n'y a rien! pensai-je.
Je revins le soir suivant: elle était là. Mais ses yeux étaient tristes, elle pleurait. Dès que je m'approchai, son corps partit en arrière, et je l'entendis crier. Je m'empressai d'aller voir les rochers, mais ils étaient comme toujours lisses, mouillés et déserts.
Le troisième soir, elle m'attendait encore à l'endroit habituel. De loin je ne vis ni colère ni tristesse sur son visage. Non, elle me souriait. Tous les bons souvenirs habitaient son sourire. Je me mis à pleurer sans pouvoir m'arrêter.
- Je suis tellement désolée! dis-je en sanglotant.
Je sentis un doux baiser sur ma joue, mais lorsque j'ouvris les yeux, elle avait disparu.
Je me dirigeai vers le cimetièr, et marchai lentement jusqu'à sa tombe.
Des larmes de joie tombèrent lorsque je vis gravé sur le marbre blanc:
Clara Dargent
9.6.1999 - 5.7.2013
Je te pardonne
Au cours de la discussion, nous avons commencé à ne plus être d'accord l'une avec l'autre, et après une heure de débat colérique, rien ne pouvait nous arrêter dans notre rage.
- De toutes manières tu me contredis sans arrêt Anna. Quand te rendras-tu comptes que tu n'es pas seule sur cette terre! Tu n'es vraiment qu'une sale égoïste! me cria-t-elle.
- Pardon? Je te rappelle que c'est toi qui a commencé à me crier dessus!
- Quoi? T'es une menteuse en plus! T'es vraiment qu'une pauvre fille égoïste et hypocrite! Tu vas finir toute seule sans personne pour t'aider!
Ces derniers mots retentirent dans ma tête comme un boulet de canon. La colère s'empara de moi, et d'un geste rageur je venais sans m'en rendre compte de la pousser du haut de la falaise. Je vis son corps tomber comme au ralenti, avant de s'écraser sur les rochers qui se trouvaient en-bas. J'entendis son cri, son dernier cri résonner au-fond de moi. De lourdes larmes coulèrent sur mes joues. Je venais de tuer ma meilleure amie... En rentrant au village, j'annonçai à tout le monde qu'elle avait glissé.
Deux jours plus-tard, à ses funérailles, je restais silencieuse. La tristesse, mais surtout la honte avait rempli mon coeur. La honte de ne pas avoir eu le courage d'annoncer mon crime. A la fin de la cérémonie, au cimetière, je restai là à regarder la pierre tombale, sur laquelle il était gravé:
Clara Dargent
9.6.1999 - 5.7.2013
Et rien d'autre.
Le soir venu, je revins sur la Falaise du Goéland. Le vent soufflait, le soleil se couchait. Soudain, Clara apparut devant moi, les yeux pleins de haine. J'eus d'abord très peur, mais ensuite je me remis à pleurer. Je la vis s'avancer, plus dangereuse que le diable. Elle s'approcha, passa au-travers de moi, arriva au bord de la falaise, et comme le soir de sa mort, son corps partit lentement en arrière, sans que je ne puisse rien faire... Le vent souffla encore plus fort et, mêlé à lui, j’entendis le long cri de Clara. Je courus voir en-bas de la falaise, mais il n'y avait rien d'autre que ces maudits rochers.
- Comment est-ce possible? Je viens de la voir tomber, et il n'y a rien! pensai-je.
Je revins le soir suivant: elle était là. Mais ses yeux étaient tristes, elle pleurait. Dès que je m'approchai, son corps partit en arrière, et je l'entendis crier. Je m'empressai d'aller voir les rochers, mais ils étaient comme toujours lisses, mouillés et déserts.
Le troisième soir, elle m'attendait encore à l'endroit habituel. De loin je ne vis ni colère ni tristesse sur son visage. Non, elle me souriait. Tous les bons souvenirs habitaient son sourire. Je me mis à pleurer sans pouvoir m'arrêter.
- Je suis tellement désolée! dis-je en sanglotant.
Je sentis un doux baiser sur ma joue, mais lorsque j'ouvris les yeux, elle avait disparu.
Je me dirigeai vers le cimetièr, et marchai lentement jusqu'à sa tombe.
Des larmes de joie tombèrent lorsque je vis gravé sur le marbre blanc:
Clara Dargent
9.6.1999 - 5.7.2013
Je te pardonne
Delphine