Cocktail | Laïus, topo et cliché
2014
La Pierre de Lipari (1966)
LIPARI, île éolienne de Sicile, tire une nouvelle richesse de l'exploitation mécanique de la pierre ponce. Les cargos viennent des quatre coins du globe pour charger la précieuse pierre dans leurs soutes car les sources sont rares. Ici, elle provient de la lave du Stromboli voisin. Bartolo Peluza conduit une grande pelleteuse à flanc de colline. Surnommé le "funambule des cîmes" il raconte l'ancienne époque où l'exploitation était manuelle et dangereuse. Beaucoup d'ouvriers sont morts dans des conditions très dures. Après l'extraction vient le travail des tailleurs. Antonio Pano est une référence dans son domaine, il taille à la main jusqu'à 2000 "topolini" par jour. Il a tenté sa chance en Australie puis est revenu au pays. L'industrie de la pierre ponce touche la télévision, l'électronique...Elle donne aux habitants de l'île une certaine prospérité.
Odyssée, Chant X
» Nous touchons à l'île flottante d'Éolie, où demeure le fils d'Hippotas, Éole, cher aux dieux éternels. Cette île est de toutes parts environnée par une indestructible muraille, d'airain et par une roche lisse et polie. Éole a douze enfants, six filles et six fils dans la fleur de leur âge ; ce roi voulut que ses filles devinssent les épouses de ses fils ; ils sont autour de leur père chéri et de leur auguste mère, se livrant aux festins : devant eux sont déposés des mets en abondance. Pendant le jour les demeures d'Éole exhalent les plus doux parfums et retentissent des sons les plus harmonieux. Durant la nuit les fils du dieu des vents dorment sur des lits superbes et sur des tapis moelleux auprès de leurs chastes épouses. C'est dans cette ville et dans ce palais que nous arrivons. — Pendant un mois Éole nous prodigue les soins de l'hospitalité ; il m'interroge avec détail sur le siège d'Ilion, sur la flotte des Grecs et sur le voyage des Achéens ; moi je lui raconte avec soin toutes mes aventures, et, quand je le supplie de me renvoyer dans ma patrie, il ne s'y oppose point et prépare tout pour mon départ. Éole me donne une outre faite avec la peau d'un bœuf de neuf années : dans cette outre sont renfermés les vents ; car le fils de Saturne l'en a rendu maître, afin qu'il les apaise ou les excite à son gré. Ce dieu attache l'outre avec une chaîne d'argent ; puis il la place dans mon vaisseau pour qu'aucun de ces vents ne puisse sortir ; il abandonne seulement en notre faveur le souffle du zéphyr, afin qu'il pousse nos vaisseaux vers les rivages de la patrie. Mais cela ne devait point encore s'accomplir ! L'imprudence de mes compagnons causa notre perte !
» Pendant neuf jours et neuf nuits nous naviguons sans relâche ; le dixième jour, enfin, la terre d'Ithaque apparaît à nos regards. Déjà nous voyons les habitants de notre patrie allumer sur le rivage des feux pour éclairer nos vaisseaux. En ce moment le doux sommeil s'empare de mon corps fatigué. J'avais constamment dirigé le gouvernail du navire, et je n'avais point voulu le confier à un de mes compagnons, impatient que j'étais d'arriver plus promptement dans mes foyers. Cependant les rameurs se mettent à discourir entre eux, s'imaginant que je revenais à Ithaque chargé d'or, d'argent, et comblé des présents d'Éole, fils du magnanime Hippotas. Chacun de mes guerriers, s'adressant à son voisin, lui dit :
« Grand dieu ! Ulysse fut toujours chéri et honoré par tous les hommes dont il visita les contrées ! Il emporte d'Ilion de riches et belles dépouilles ; et nous, qui avons partagé les mêmes dangers, nous rentrons les mains vides dans nos demeures. Maintenant le bienveillant Éole lui donne encore des présents. Hé bien ! hâtons-nous ; voyons l'or et l'argent que renferme cette outre. »
» C'est ainsi qu'en parlant ils se laissent entraîner par ces funestes pensées ! Aussitôt ils délient l'outre, et tous les vents s'en échappent à la fois. Soudain la tempête nous rejette, malgré nos gémissements, au milieu de l'Océan, loin des terres de la patrie ! Éveillé tout à coup, je délibère eu moi-même si je ne me précipiterai point dans la mer pour y chercher la mort, ou si je resterai parmi les vivants en supportant avec calme ce nouveau malheur. Je consens encore à souffrir et à rester sur le vaisseau. Je m'enveloppe et je me jette sur le tillac. Les vents impétueux repoussent ma flotte vers les côtes de l'île d'Éolie, et, à la vue de ce rivage, mes compagnons sont accablés de chagrin. »
» Nous descendons à terre pour y puiser une onde pure, et bientôt mes guerriers prennent le repas auprès des navires. Quand nous avons apaisé la faim et la soif, je me rends, suivi d'un héraut et d'un rameur, au célèbre palais d'Éole. Nous trouvons le roi se livrant aux charmes du festin avec son épouse et ses enfants chéris. Arrivés dans la salle, nous nous asseyons sur le seuil de la porte ; les convives, frappés d'étonnement, nous adressent aussitôt ces questions :
« Ulysse, d'où viens-tu ? Quelle divinité funeste te poursuit donc encore ? Cependant nous avons préparé avec soin, et nous t'avons donné tout ce qu'il te fallait pour ton départ, afin que tu puisses revoir ta patrie, ton palais et tous les lieux qui te sont agréables. »
» A ces paroles je leur réponds, le cœur navré de douleur :
« Hélas ! mes compagnons imprudents et le perfide sommeil m'ont trahi ! Mais vous, amis, secourez-moi, puisque vous en avez le pouvoir ! »
» Ainsi, je tâche de les fléchir par de douces paroles ; mais tous les convives restent mues. Éole seul me parle en ces termes :
« Fuis promptement de cette île, toi le plus misérable de tous les mortels ! Il ne m'est point permis de secourir ni de favoriser le départ d'un homme que les dieux fortunés haïssent ! Fuis donc, puisque tu es revenu en ces lieux poursuivi par la colère des immortels ! »
» Il dit ; et, malgré mes gémissements, il me renvoie de son palais. Alors nous nous éloignons tous de l'île accablés par la plus grande douleur. Ce pénible voyage, causé par notre imprudence, épuise les forces de mes compagnons ; et le retour dans notre patrie disparaît à nos yeux.
» Pendant neuf jours et neuf nuits nous naviguons sans relâche ; le dixième jour, enfin, la terre d'Ithaque apparaît à nos regards. Déjà nous voyons les habitants de notre patrie allumer sur le rivage des feux pour éclairer nos vaisseaux. En ce moment le doux sommeil s'empare de mon corps fatigué. J'avais constamment dirigé le gouvernail du navire, et je n'avais point voulu le confier à un de mes compagnons, impatient que j'étais d'arriver plus promptement dans mes foyers. Cependant les rameurs se mettent à discourir entre eux, s'imaginant que je revenais à Ithaque chargé d'or, d'argent, et comblé des présents d'Éole, fils du magnanime Hippotas. Chacun de mes guerriers, s'adressant à son voisin, lui dit :
« Grand dieu ! Ulysse fut toujours chéri et honoré par tous les hommes dont il visita les contrées ! Il emporte d'Ilion de riches et belles dépouilles ; et nous, qui avons partagé les mêmes dangers, nous rentrons les mains vides dans nos demeures. Maintenant le bienveillant Éole lui donne encore des présents. Hé bien ! hâtons-nous ; voyons l'or et l'argent que renferme cette outre. »
» C'est ainsi qu'en parlant ils se laissent entraîner par ces funestes pensées ! Aussitôt ils délient l'outre, et tous les vents s'en échappent à la fois. Soudain la tempête nous rejette, malgré nos gémissements, au milieu de l'Océan, loin des terres de la patrie ! Éveillé tout à coup, je délibère eu moi-même si je ne me précipiterai point dans la mer pour y chercher la mort, ou si je resterai parmi les vivants en supportant avec calme ce nouveau malheur. Je consens encore à souffrir et à rester sur le vaisseau. Je m'enveloppe et je me jette sur le tillac. Les vents impétueux repoussent ma flotte vers les côtes de l'île d'Éolie, et, à la vue de ce rivage, mes compagnons sont accablés de chagrin. »
» Nous descendons à terre pour y puiser une onde pure, et bientôt mes guerriers prennent le repas auprès des navires. Quand nous avons apaisé la faim et la soif, je me rends, suivi d'un héraut et d'un rameur, au célèbre palais d'Éole. Nous trouvons le roi se livrant aux charmes du festin avec son épouse et ses enfants chéris. Arrivés dans la salle, nous nous asseyons sur le seuil de la porte ; les convives, frappés d'étonnement, nous adressent aussitôt ces questions :
« Ulysse, d'où viens-tu ? Quelle divinité funeste te poursuit donc encore ? Cependant nous avons préparé avec soin, et nous t'avons donné tout ce qu'il te fallait pour ton départ, afin que tu puisses revoir ta patrie, ton palais et tous les lieux qui te sont agréables. »
» A ces paroles je leur réponds, le cœur navré de douleur :
« Hélas ! mes compagnons imprudents et le perfide sommeil m'ont trahi ! Mais vous, amis, secourez-moi, puisque vous en avez le pouvoir ! »
» Ainsi, je tâche de les fléchir par de douces paroles ; mais tous les convives restent mues. Éole seul me parle en ces termes :
« Fuis promptement de cette île, toi le plus misérable de tous les mortels ! Il ne m'est point permis de secourir ni de favoriser le départ d'un homme que les dieux fortunés haïssent ! Fuis donc, puisque tu es revenu en ces lieux poursuivi par la colère des immortels ! »
» Il dit ; et, malgré mes gémissements, il me renvoie de son palais. Alors nous nous éloignons tous de l'île accablés par la plus grande douleur. Ce pénible voyage, causé par notre imprudence, épuise les forces de mes compagnons ; et le retour dans notre patrie disparaît à nos yeux.
Vivre sur le Stromboli, 1962

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Le Stromboli surgit de la mer Méditerranée, solitaire et mystérieux, à l'extrême nord de l'archipel éolien. Fréquentée depuis l'Antiquité, l'île italienne a compté jusqu'à 4000 habitants. En 1962, ils ne sont plus que 400. Que s'est-il passé? Pourquoi les insulaires ont-ils déserté leur terre?
Continents sans visa part à la découverte de cette île fascinante pour comprendre les raisons de cet exode. Elle y rencontre Giuseppe, le barde local, et aussi Salvatore, pêcheur et guide, qui accompagne les volcanologues et les touristes au sommet du volcan. Ce dernier se remémore alors la terrible éruption de 1930 qui provoqua des projections de cendres, de scories et de blocs "grands comme des maisons" jusqu'à la mer.
TSR
Jules Verne (voyage au centre de la terre)
Jules Verne, Voyage au centre de la terre, 1967
« Dove noi siamo ?
–Oui! où sommes-nous?» répétai-je avec impatience.
L’enfant de ne point répondre.
« Ah çà ! parleras-tu ? s’écria mon oncle, que la colère commençait à gagner, et qui secoua l’enfant par les oreilles. Come si noma questa isola ?
– Stromboli », répondit le petit pâtre, qui s’échappa des mains de Hans et gagna la plaine à travers les oliviers.
Nous ne pensions guère à lui ! Le Stromboli !
Suite… et fin du Voyage au centre de la terre
Voyage au centre de la terre - Verne-centre
« Dove noi siamo ?
–Oui! où sommes-nous?» répétai-je avec impatience.
L’enfant de ne point répondre.
« Ah çà ! parleras-tu ? s’écria mon oncle, que la colère commençait à gagner, et qui secoua l’enfant par les oreilles. Come si noma questa isola ?
– Stromboli », répondit le petit pâtre, qui s’échappa des mains de Hans et gagna la plaine à travers les oliviers.
Nous ne pensions guère à lui ! Le Stromboli !
Suite… et fin du Voyage au centre de la terre
Voyage au centre de la terre - Verne-centre
L’homme du Stromboli 1963
Une équipe de l'ORTF a suivi jusqu'au bout le vulcanologue Haroun TAZIEFF au cours de son expédition sur le volcan Stromboli. Images de Jean PRADINAS commentées par Haroun TAZIEFF lui-même.

C’est ici.

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